26/02/2011

Et si l'on cherchait d'abord à régler les vrais problèmes ?...


Nous avons donc terminé la dernière entrée de ce blogue avec la question suivante : comment se fait-il que la station du Mont-Édouard soit incapable de profiter des revenus de tous les services pouvant entourer le ski, comme l'hébergement, en plus bien sûr des boutiques et écoles de ski, alors que c'est justement de tels revenus que la montagne manque le plus cruellement ?...

Or, si cela peut ressembler d'abord à une question existentielle, il semblerait que la réponse en soit pourtant plutôt facile à trouver, du moins pour en ce qui concerne les services d'hébergement.

En effet, on sait que le Mont-Édouard s'est retrouvé forcé, il y quelques années, de céder la propriété de ses installations d'hébergement à un entrepreneur, en l'occurrence celui qui avait construit la plupart de celles-ci, et dont l'entreprise s'appelle aujourd'hui Aux Pieds d'Édouard. Et si l'administration de la montagne a été poussée à prendre une décision aussi peu stratégique, on peut pratiquement deviner que c'est parce qu'elle n'en avait pas le choix ; et personne ne sera sans doute surpris d'apprendre que si elle n'avait justement pas le choix de procéder autrement, c'est qu'elle se trouvait alors à faire face à de graves problèmes financiers.

Il semblerait ainsi que l'on se trouve à faire face à une sorte de cercle vicieux : à cause de la précarité de sa situation financière, la montagne se trouve à devoir poser des gestes qui ne peuvent qu'empirer cette situation de précarité, ce qui ne peut que la pousser à poser d'autres gestes qui la rendront toujours plus précaires.

D'ailleurs, il faut croire que l'un de ses autres gestes contre-productifs aura été fait plus récemment, alors que la municipalité a pris possession de la montagne, vraisemblablement en se disant que c'était alors le seul moyen qu'il pouvait rester pour la sauver. Et encore une fois, si les bonnes intentions ne semblaient certainement pas manquer autour d'une telle décision, on peut se demander si celle-ci peut a vraiment fait autre chose, après tout, que de compromettre encore davantage l'avenir de la montagne.

À ce chapitre, on pourrait parler de l'ingérence politique qui semble dorénavant devoir caractériser tout ce qui peut se décider concernant la montagne, avec toute la partisanerie et les chicanes que cela peut entraîner, dans la mesure ou de telles décisions peuvent alors difficilement faire autrement que de relever du calcul politique, plutôt que de l'abc de ce qu'on pourrait plutôt appeler de la saine gestion.

Et s'il est une façon on ne peut plus concrète par laquelle la « nationalisation » du Mont-Édouard équivaut pour l'Anse-St-Jean à se tirer dans le pied, c'est que dorénavant, tout développement futur de la montagne semble être compromis, dans la mesure où, comme on peut le voir présentement, les contribuables sont loin de nécessairement voir d'un bon oeil tout investissement, et donc toute dépense supplémentaire que la montagne pourrait demander, alors qu'ils ne sont déjà pas nécessairement enchantés de devoir éponger eux-mêmes le déficit de cette dernière, et ce année après année.

Ainsi, les lois de la politique semble pouvoir difficilement faire autrement que de destiner le Mont-Édouard au statu quo, sinon à un inexorable déclin qui semble d'ailleurs bien commencé. Peut-être est-ce genre d'histoires qui font dire à certains que ce n'est pas nécessairement le mandat des politiciens de gérer des entreprises, ou autrement dit de faire autre chose que ce pourquoi ils sont payés à la base, et qui semble déjà bien assez difficile comme cela, à en juger de par la difficulté qu'ils semblent généralement éprouver pour ce qui est de « livrer la marchandise », ou du moins de répondre aux attentes de leurs populations...

Et dans ce cas, qui serait donc mieux positionné pour gérer une entreprise, se ce n'est tout simplement un entrepreneur, ou autrement dit, un professionnel de ce qu'on appelle l'entreprise privée ?...

Mais si l'on revenait d'abord au problème de base ?...

On se rappelle donc que le Mont-Édouard, comme tout centre de ski, pourrait difficilement espérer se voir devenir rentable un jour sans d'abord s'assurer de pouvoir profiter lui-même de ce qu'on pourrait appeler les « services périphériques » de l'industrie, tels que l'hébergement et les boutiques et l'école de ski.

Or, comme on a pu le voir, une montagne comme le Mont-Édouard pourrait difficilement espérer pouvoir s'approprier d'elle-même de tels « services périphériques », d'autant plus que c'est à cause de sa propre précarité qu'elle a justement du se défaire d'au moins un de ceux-ci, à savoir l'hébergement !...

Et comme on vient aussi de le voir, si en théorie la municipalité aurait peut-être les « reins assez solides » pour racheter elle-même de tels services, quitte à les rendre ensuite à la montagne, il lui semblerait impossible de le faire en réalité, à cause des considérations politiques que cela pourrait impliquer. Autrement dit, on pourrait difficilement concevoir une administration municipale qui oserait entreprendre de telles dépenses, à moins de ne voir aucun problème à perdre ensuite ses élections.

Devant un tel état de fait, qui, vraiment, aurait donc la capacité de se lancer dans de tels investissements, sinon l'entreprise privée ? Et comment une entreprise pourrait-elle voir une quelconque rentabilité dans le fait de se procurer de tels « services périphériques », si ce n'est dans la mesure ou elle se trouverait d'abord à devenir propriétaire de la montagne en tant que telle ?...

Et si, autrement dit, l'avenir de la montagne passait en fait par sa privatisation ?...

Et avant de rejeter une telle idée du revers de la main, peut-être devrait-on jeter un coup d'oeil à ce qui peut se passer du côté du Mont-Tremblant.

Bien sûr, la municipalité de Mont-Tremblant est aujourd'hui fortement critiquée, et ce non sans raisons, pour son modèle de développement qui semble avoir consisté à faire une sorte de Disney Land du ski ce qui n'était au départ qu'un tout petit village, et sans que tout cela semble d'ailleurs profiter plus qu'il ne faut à ce dernier. On notera d'ailleurs qu'il s'agit très certainement du modèle parfait de ce qu'il ne faudrait donc pas faire en matière de développement touristique, ce qui devrait nous intéresser d'autant plus qu'à la base, on parle à cet égard d'un village au profil essentiellement similaire au nôtre.

Ceci étant dit, il faut cependant reconnaître au Mont-Tremblant ses succès pour tout ce qui peut concerner l'industrie du ski en tant que telle ; en effet, il semblerait qu'en terme de rentabilité, la station de ski du Mont-Tremblant se classe parmi les premières au Québec, pour ne pas dire, à plus proprement parler, qu'elle compte en fait parmi les seules qui soient réellement rentables, plutôt que de s'avérer carrément déficitaires, comme d'ailleurs la nôtre.

Le secret de Tremblant ? Il se trouve, que, comme par hasard, la station de Mont-Tremblant appartient apparemment à une compagnie privée du nom d'Intrawest, qui se spécialiserait justement dans la gestion de centres de ski, et ce à travers toute l'Amérique du Nord. D'ailleurs, le statut multinational d'une telle entreprise ne peut que confirmer son expertise, en plus qu'il ne peut que lui garantir une plus grande capacité financière, qui puisse donc lui permettre de procéder à des investissements de plus grande ampleur, du genre dont notre montagne aurait justement besoin.

Évidemment, le cas d'Intrawest n'est qu'un exemple, qui ne tend en fait qu'à démontrer que, du moment que l'on ouvre sa porte plus grand, de plus grands joueurs peuvent alors entrer eu jeu...

Et bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait qu'à mettre la montagne en vente pour que l'acheteur parfait se présente aussitôt. Mais tant que l'on tient la porte fermée, alors que peut-on vraiment espérer de nouveau, sinon encore plus de dégénérescence que l'on a déjà pu en constater jusqu'ici ?...

Et si, comme dans tout bon processus d'appel d'offre, on part du principe que l'on recherche avant tout le meilleur candidat possible, alors que cherche-t-on au juste à accomplir, du moment que l'on se refuse à procéder ainsi, sinon à garder une entreprise entre les mains d'administrateurs, notamment municipaux, qui n'ont pas nécessairement intérêt à voir leur compétence comparée à d'autres ?... Et dans ce cas, pourquoi laisserait-on certains administrateurs garder le contrôle sur la montagne, si ceux-ci ne sont justement pas à la hauteur ?...

N'est-ce pas là le genre de questions qu'il nous faudrait surtout nous poser en tant que contribuables, et donc en tant que ceux qui de toutes façons auront à payer les factures au bout du compte, que les choses soient bien gérées ou non ?...

20/02/2011

Et si l'on se posait les vraies questions ?...


Comme on a pu le voir lors de l'entrée précédente, et contrairement à ce qui a souvent pu être sous-entendu jusqu'ici, il semblerait que le personnel du Mont-Édouard dans son ensemble devrait surtout être félicité pour son efficacité, plutôt que d'être « remercié » au sens strict du terme et donc licencié sans plus de formalités.

Or, comment se fait-il donc que, malgré toutes nos prouesses d'efficacité, le Mont-Édouard semble toujours se retrouver pour ainsi dire « dans le trou » ?...

Et pour mentionner une mesure qui vaille réellement la peine d'être considérée, à savoir l'écart entre les revenus et les dépenses, comment se fait-il donc qu'année après année, le Mont-Édouard semble toujours accuser un manque à gagner d'environ 150 000 $, qu'il revient donc tout naturellement à la municipalité de combler ?...

Et si, comme on a pu le voir lors de l'entrée précédente, le Mont-Édouard semble pratiquement s'avérer un modèle en ce qui concerne le contrôle des dépenses, alors comment pourrait-il, pour combler son manque à gagner, faire autrement que de regarder plutôt du côté des revenus ?...

Et surtout, n'est-ce pas justement le genre de question que l'on devrait d'abord se poser, plutôt que de se borner à se demander quelle sera la prochaine personne à congédier ?...

Et pour en revenir donc à la véritable question, dans tout ça : comment une montagne de ski peut-elle donc procéder afin d'augmenter ses revenus ?...

Et sii, encore une fois, on commençait par se comparer à ce qui peut se faire ailleurs plutôt qu'à nous comporter comme si nous devions réinventer à nous seuls la gestion d'un centre de ski, on pourrait constater qu'au départ, les problèmes financiers du Mont-Édouard semblent loin de représenter un cas à part. Ce n'est sans doute plus un secret pour personne, en effet, que l'industrie du ski s'avère loin d'être celle qui a le plus le vent dans les voiles, et ce à travers tout le Québec, sinon toute l'Amérique du Nord. Ceci dit, toutes les stations de ski ne sont bien sûr pas nécessairement aussi mal en point les unes que les autres. Et du moment que l'on regarde un peu ce qui peut se passer aux stations qui semblent s'en tirer mieux que les autres, on constate aussitôt que la situation financière du Mont-Édouard part avec un désavantage relativement sérieux.

En effet, il semblerait que notre montagne soit incapable de profiter de revenus tels que ceux de l'hébergement, de la boutique d'équipements ou de l'école de ski, pour la simple et bonne raison que tous ces services ne lui appartiennent pas. Or, si l'on pouvait rendre une station de ski viable par la seule vente de billets de ski, peut-être qu'alors l'industrie du ski dans son ensemble ne serait justement pas confrontée à des problématiques financières structurelles, comme c'est pourtant le cas en ce moment. On peut donc qu'en déduire que ceux qui parviennent à tirer leur épingle du jeu le font essentiellement en réussissant à générer d'autres sources de revenus. Et lorsqu'on est un centre de ski cherchant à générer de nouveaux revenus, ne serait-il pas pour ainsi dire logique de commencer par considérer tout ce qui peut tourner autour du ski, au départ ?

Et en fait, n'est-ce pas précisément par cette stratégie qu'une équipe de hockey comme le Canadien de Montréal parvient en fait à réaliser d'importants revenus, alors même que la seule vente de billets pour le match du Canadien ne pourrait jamais servir, à elle seule, à couvrir davantage qu'une petite partie des dépenses du club de hockey ?... C'est pourquoi le paquet a donc été mis sur la vente de casquettes, drapeaux, autocollants et autres gogosses qui en sont venus à générer la plus grande part des revenus du Canadien. Dans un même ordre d'idées, on peut donc raisonnablement conclure qu'il n'est pas nécessairement grave que la vente de billets de ski ne puisse à elle seule couvrir la totalité des coûts d'exploitation d'une montagne de ski ; mais pour que cela ne soit justement pas trop grave, encore faut-il que la montagne puisse trouver d'autres revenus !... Et si au départ la montagne n'est pas en mesure de profiter des services pouvant entourer le ski, alors ne faut-il pas admettre que ça part plutôt mal pour ce qui est de se trouver d'autres sources de revenus ?...

Autrement dit : en quoi est-il donc logique que toute la « business » entourant le ski profitent à d'autres qu'à la montagne de ski, alors que celle-ci ne peut pourtant faire autrement que d'avoir besoin, pour fonctionner, de trouver d'autres revenus que le ski ?...

Et dans la mesure où le Mont-Édouard est maintenant devenu une aventure municipale, jusqu'à quel point est-il donc acceptable que ce soient les contribuables qui payent épongent le déficit de la montagne, alors que tous les réels profits que celle-ci pourrait réaliser sont plutôt raflés par toutes les entreprises privées pouvant graviter autour de la montage ?... Ou en d'autre termes, comment se fait-il donc que ce soient les contribuables qui supportent tous les risques, alors que c'est le privé qui engrange tous les profits ?...


Et comme l'aura dit un certain citoyen à ce sujet : est-il vraiment normal que l'on nationalise les risques, mais que l'on privatise les profits ?...

Et encore une fois : n'est-ce pas là le genre de question que l'on devrait tout d'abord se poser ?...

Et si l'on était déjà efficaces, après tout ?...


Se pourrait-il donc que sans nécessairement l'avoir voulu, M. Claude Boudreault, le nouveau directeur du Mont-Édouard, nous ait pour ainsi dire quelque peu induits en erreur en mentionnant que la masse salariale de la station, qui aurait été de 150 000 $ il y a cinq ans, s'élèverait aujourd'hui à environ 550 000 $ alors que le nombre de jours-skis vendus serait pourtant resté à peu près le même ? Et surtout, se pourrait-il donc qu'un tel argument soit loin de représenter la justification idéale pour que l'on se mette à couper dans le personnel du Mont-Édouard encore plus qu'on ne pouvait le faire auparavant ?...

En effet, il n'y aurait apparemment qu'à consulter les derniers commentaires qui ont été faits sur ce blogue pour constater au moins deux considérations qui s'avèrent tellement fondamentales, en ce qui concerne l'évolution des dépenses du Mont-Édouard, que c'en est à se demander comment celles-ci ont pu ne pas être mentionnées lors de la dernière séance du conseil municipal. Premièrement, ça ne devrait pourtant plus être un secret que, depuis cinq ans, le Mont-Édouard a tout de même connu un certain nombre de tournants plutôt majeurs en ce qui a trait à l'ampleur de ses activités, alors qu'il a notamment étendu ses opérations sur 12 mois plutôt que sur seulement 8 mois, en plus d'ouvrir ses portes deux jours de plus par semaine, de façon à rester ouvert sept jours sur sept, plutôt que seulement cinq jours par semaine. Or, comment cela pourrait-il faire autrement que d'occasionner une augmentation des dépenses ?...

Mais en présumant que le Mont-Édouard ne peut vraiment faire autrement que de faire ne serait-ce qu'un minimum d'argent du moment qu'il est ouvert, alors le fait d'être ainsi ouvert 12 mois par années et sept jours sur sept ne devrait-il pas non seulement occasionner une augmentation des dépenses, mais aussi et surtout une augmentation des revenus ?... Or, encore une fois, comment se fait-il que cela n'ait été jusqu'ici mentionné ni par M. Boudreault, ni par M. Boucher, lorsqu'il s'agit d'expliquer la hausse des coûts d'exploitation du Mont-Édouard ?... Car si une augmentation des dépenses se trouve en fait à être compensée, et ce ne serait-ce qu'en partie, par une hausse des revenus, alors à quoi cela revient-il donc de mentionner une telle donnée isolement, si ce n'est à faire croire à quelque chose qui ne correspond tout simplement pas à la réalité ?...

Et en fait, n'est-ce pas précisément ce qui semble être confirmé par le fait que dans les dernières années, le Mont-Édouard serait passé d'un budget de 1,1 millions $ à 1,2 millions $ ?... Or, comment un tel 100 000 $ supplémentaire pourrait-il possiblement être vu comme un problème ?...


De plus, il semblerait que l'augmentation de la période d'activités du Mont-Édouard ne représente en fait que l'une des façons par lesquelles la station a pu prendre de l'expansion lors des dernières années. En effet, il n'y a qu'à mentionner les nouvelles infrastructures qui ont pu être installées, à commencer par l'installation d'un belvédère, d'une passerelle et d'une tour au sommet de la montagne, en plus de l'ajout de nouveaux sentiers pédestres sans parler des activités telles que les compétitions de vélos ou les concours canins, pour voir que si tout cela ne peut vraiment faire autrement que d'entraîner de nouveaux revenus, cela ne pourrait pas non plus faire autrement que d'entraîner de nouvelles dépenses. Bien sûr, dans le cas des infrastructures, on peut supposer que les dépenses furent surtout occasionnées au moment où celles-ci furent réalisées, et donc lors d'une année précise, mais ceci dit, on peut sans doute assumer que celles-ci ne peuvent qu'occasionner de nouvelles dépenses annuelles, ne serait-ce que pour tout ce qui peut concerner l'entretien de ces dernières, sinon leur perfectionnement, ou tout simplement leur parachèvement.

Mais d'une façon ou d'une autre, et au risque de me répéter, peut-on nier que de ces nouvelles dépenses ne peuvent qu'entraîner de nouveaux revenus ?... Et en ce sens, peuvent-elles vraiment êtres vues autrement que comme des investissements ? Et d'ailleurs, n'est-ce pas en ce sens que des nouveautés telles que la tour au sommet de la montagne sont habituellement créditées, et ce sans doute à juste titre, comme des réussites du maire Boucher ? Alors dans ce cas, comment se fait-il donc que l'on félicite celui-ci pour avoir lancé un projet, tout en blâmant ceux qui l'ont réalisé à cause des coûts que cela a pu entraîner ?... Car si quelqu'un devrait être blâmé pour de tels coûts, cela ne devrait-il pas être l'instigateur du projet en tant que tel ? Et si vraiment on supporte un tel projet, alors pourquoi devrait-on blâmer ceux qui en on pris les coûts en charge ?... Car croyait-on vraiment qu'on puisse construire une tour sans avoir à payer pour ?...

Par ailleurs, il semblerait qu'il y ait au moins une information, dans tout cela, qui s'avère tout simplement erronée, soit celle selon laquelle la masse salariale d'il y a cinq ans aurait été de 150 000 $.
En fait, il suffirait apparemment de consulter le directeur d'une autre montagne pour apprendre que la seule notion qu'on puisse gérer un centre de ski pour un montant aussi dérisoire s'avère tout simplement invraisemblable, sinon farfelue. Et de toute façon, je sais maintenant de source sûre que celle-ci s'élevait plutôt à environ 350 000 $, comme cela a d'ailleurs pu être rappelé lors des derniers commentaires faits sur ce blogue.

Et si l'on en croit l'auteur des mêmes commentaires, il semblerait que si l'on étende le taux de dépenses mensuelles de 2005-2006 à 12 mois plutôt qu'à 8 mois comme à l'époque, on obtiendrait une masse salariale théorique d'environ 507 000 $ ! De plus, en procédant à un exercice similaire, il semblerait que le fait de passer à une ouverture de 5 jours à 7 jours sur sept devrait théoriquement conduire à une augmentation supplémentaire des dépenses de l'ordre de 128 000 $. Si l'on réunit donc ces deux calculs, on se rend donc compte que si la véritable masse salariale de 2005-2006 avait été étendue sur une période d'exploitation comparable à celle que la montagne connaît présentement, elle aurait alors été de 635 000 $, soit presque 100 000 $ de plus que la masse salariale réelle de cette année.

Et tout cela, c'est bien sûr sans compter tous les nouveaux investissements qui ont été fait entretemps, ainsi que les nouvelles activités qui auront été mises en place, et qui, pour le rappeler, auront donc contribué à faire obtenir à la montagne des revenus supplémentaires de l'ordre de 100 000 $, à comparé de ce qu'ils pouvaient être à l'époque.

Et en ce sens, disons que le fait de parler « d'explosion des dépenses », comme j'ai moi-même pu le faire lors d'une entrée précédente, s'avère sans doute pour le moins exagéré, ce dont je tiens moi-même à m'excuser personnellement.

Et ce n'est pas tout.

Car si l'on tient compte du fait qu'il y a 5 ans, la coopérative du Mont-Édouard semblait attirer une masse de bénévoles bien autrement plus imposante que celle dont la montagne peut jouir aujourd'hui, il faut donc avouer que ce bénévolat représente en fait toute une masse salariale non comptabilisée, qui fait en sorte que la masse salariale totale de 2005-2006 devrait donc être passablement plus élevée. En contrepartie, il faut donc en déduire qu'avec le départ de ces bénévoles, le travail de ces derniers aura du être remplacé par celui de salariés, ce qui a forcément contribué à faire augmenter la masse salariale au fil des années. Or, comme on vient de le constater, celle-ci se trouve à être non pas plus grande, mais moins grande que celle à laquelle on aurait pu s'attendre en fonction de l'extension de la période d'ouverture du Mont-Édouard.

On pourrait même aussi parler des effets de l'inflation, qui aurait normalement du contribuer à rendre la masse salariale, comme d'ailleurs l'ensemble des dépenses, plus élevés que ce à quoi on aurait pu s'attendre, alors que c'est le contraire que l'on semble justement constater.

Et j'ai même un nouveau scoop.

Il semblerait que la masse salariale d'un autre mont de ski, en l'occurrence celle du Mont Grands-Fonds, se situe elle-même à environ 525 000$.

Alors considérant que notre masse salariale s'avère donc comparable à celle que l'on peut retrouver ailleurs, et ce malgré tous les nouveaux développements et les nouvelles activités, malgré l'extension de la période d'ouverture de la montagne, sans parler de la chute du bénévolat et de l'effet de l'inflation, alors ne faudrait-il pas en déduire que le fait d'avoir si bien limité la hausse de nos dépenses se trouve donc à représenter rien de moins qu'une petit miracle d'efficacité administrative ?...

Et dans ce cas, ne faut-il pas aussi déduire qu'il semble plus ou moins absurde qu'au Mont-Édouard, on ne trouve pas mieux à faire que de toujours licencier plus de personnel, dans la mesure où celui-ci semble déjà opérer d'une façon plus efficace, et donc vraisemblablement dans un contexte plus serré que ce que l'on peut retrouver à d'autre centres de ski ?...

Et si l'on s'acharne à essayer de régler un problème qui en fait est déjà réglé, cela ne commence-t-il pas en fait à ressembler à de l'absurdité ?... Et dans la mesure où le problème est si bien géré que l'on se trouve déjà à opérer à la limite de ce qui pourrait humainement être réalisé, est-ce que le fait de continuer à en demander toujours davantage pourrait revenir à autre chose que de brûler son personnel, et donc se tirer dans le pied ? Et est-ce là vraiment ce que l'on saurait qualifier de saine gestion, en toute honnêteté ?...

14/02/2011

À la tête de tout, responsable de rien


Quand on en est rendu au point où il suffit d'ouvrir le Progrès Dimanche (dans l'édition du 6 février 2011, plus précisément) pour en apprendre un peu plus sur la « propension du maire Boucher à s'immiscer dans tout ce qui bouge au sein de la municipalité», c'est que la chose est maintenant de notoriété publique, quoi que l'on ait sans doute préféré que l'Anse soit remise « sur la map » pour d'autres raisons.... Mais si une chose est claire, c'est que s'il n'aura fallu qu'une courte enquête au journaliste Denis Villeneuve pour être mis au fait d'une telle situation, il faut croire que ce l'on n'a manifestement pas besoin de se promener bien longtemps à l'Anse-St-Jean pour réaliser que la gouvernance semble y être devenue l'affaire d'un seul homme.

En effet, ce n'est sans doute plus un secret pour personne que le maire s'est lui-même imposé d'office comme le président d'à peu près tout ce qu'il peut y avoir de conseils d'administration ou d'organismes moindrement importants dans le village, du C.A. du Mont-Édouard à celui de la Petite-École, en passant par celui de la Société de Développement. Ainsi, il ne serait pas nécessairement exagéré d'affirmer que le maire se trouve donc à avoir le dernier mot sur à peu près tout ce qui peut se passer à l'Anse-St-Jean.

Et dans ce cas, comment se fait-il donc qu'à entendre le maire, ce ne soit jamais de sa faute si quelque chose en vient à ne pas tourner rond ? Car n'est-ce pas l'impression qui se dégage alors que toutes les administrations qui ont pu passer au Mont-Édouard auront été jugées et condamnées, l'une après l'autre, pour leur supposée incompétence, et ce par nul autre que celui là même qui les aura mises en place ?... Or, comment le vrai coupable pourrait-il être qui que ce soit d'autre que celui qui prend vraiment les décisions, au bout du compte, d'autant plus que c'est toujours le même qui les prend, justement ?...

08/02/2011

Explosion des dépenses au Mont-Édouard : À qui la faute ?...


Comme nous l'avons évoqué lors de l'entrée précédente, quoiqu'on puisse penser de l'approche du nouveau directeur du Mont-Édouard, M. Claude Boudreault, à qui il n'aura fallu que quelques jours en poste pour procéder à de nouveaux licenciements, il serait quand même difficile de se plaindre qu'une telle approche manque de clarté. Et comme on a pu le voir hier à la séance du Conseil municipal, il semblerait que M. Boudreault ne témoigne pas moins de clarté lorsque vient le moment pour lui de s'exprimer.

En effet, alors qu'il lui fallait justement expliquer en quoi une telle démarche s'avérait nécessaire, M. Boudreault n'aura apparemment eu qu'à révéler le fait suivant : alors que le Mont-Édouard connaît aujourd'hui un achalandage équivalent, si l'on en juge au nombre de « jours-skis » vendus, à celui qu'il pouvait connaître il y a cinq ans, on remarque que ses coûts d'opération, qui à la même époque se situaient autour de 150 000 $, ont depuis gonflé au point d'atteindre aujourd'hui autour de 550 000 $. Il faut sans doute avouer qu'autant un tel constat peut s'avérer simple, autant il serait maintenant difficile d'y voire autre chose qu'une justification à couper dans les dépenses du Mont-Édouard.

Ceci étant dit, s'il est une question que cette information tend à soulever, ne serait-ce pas surtout de savoir ce qui a bien pu se passer, en cinq ans, pour faire ne sorte que les dépenses du centre de ski aient ainsi explosé ?...

Et il se trouve que cette question fut justement posée hier, en l'occurrence par M. Jean-François Lanoue. Notons que la question fut d'ailleurs laissée d'abord sans réponse, alors que le maire semblait plus occupé à contourner la question qu'à y répondre, jusqu'à ce que M. Boudreault lui-même prenne finalement le relais, et qu'il livre en fait l'explication suivante : selon lui, les dépenses auraient commencé à augmenté à partir du moment où l'entreprise Ibis aurait été chargée de la gestion du Mont-Édouard, qui auparavant était plutôt administré par une coopérative. Encore une fois, on peut donc remercier M. Boudreault pour sa limpidité.

Et pourtant, il faut bien avouer que cela ne fait cependant pas le tour du dossier, ce qui ne manqua pas d'ailleurs d'être soulevé par M. Lanoue, qui a alors renchéri en demandant qui avait donc placé Isis à la charge du Mont-Édouard... Or une telle question n'avait peut-être même pas en fait à être répondue par qui que ce soit, car qui peut donc mettre en place l'administration du Mont-Édouard, propriété de la municipalité, sinon l'administration municipale elle-même ?... Et si l'administration Boucher fut donc responsable de la nomination d'Isis à la tête du Mont-Édouard, qui d'autre que l'administration Boucher devrait-il donc être ultimement tenu responsable des excès que cela a pu occasionner ?...

***

Tout au long de la soirée d'hier, le maire n'a eu de cesse de répéter, à qui voulait bien l'entendre et même aux autres, que toute dépense dans le Mont-Édouard représente un investissement. Cependant, jusqu'à quel point cela devrait-il justifier le fait de le fait de laisser les dépenses publiques exploser, même si celles-ci ne s'avèrent même pas nécessaires ? Et en fait, jusqu'à quel point un tel dérapage pourrait-il donc constituer quoi que ce soit d'autre qu'un gaspillage de fonds public ?... Et pourquoi le population devrait-elle donc endurer que l'on se soit payé à ses frais une orgie de dépenses qui apparemment n'a même pas pu bénéficier à qui que ce soit ?...

07/02/2011

L'art de couper


Comme nous en avons convenu lors de l'entrée précédente, s'il y a une façon par laquelle le Mont-Édouard peut rendre service à l'Anse, c'est bien en s'assurant de pouvoir continuer de fonctionner. Or, s'il y a une sorte d'entreprise dont il paraît difficile de retirer des profits, en Amérique du Nord, il s'agit bien des monts de ski. Cela étant, il ne semblerait donc guère y avoir d'autre options, dans la mesure où l'on veut empêcher un mont de ski de tomber en faillite, que de couper dans ses dépenses. Et comme les ressources humaines constituent habituellement l'essentiel des dépenses, dans un mont de ski comme ailleurs, on pourrait difficilement en venir à autre chose que de couper d'abord et avant tout à ce niveau, aussi malheureux cela puisse-t-il s'avérer.

Et si l'on ne souscrit pas nécessairement à ce raisonnement, alors peut-être vaudrait-il la peine de se demander de quelle façon, en bout de ligne, un mont de ski peut-il vraiment servir à une municipalité. Est-ce vraiment en essayant de fournir une job à autant de gens que possible, quitte à ce que cela ne fasse que nourrir l'endettement de l'entreprise, et donc à se faire surtout aux dépens des contribuables qui se trouvent à justement financer un tel endettement à même leurs propres taxes ?... Ou n'est-ce pas plutôt en jouant tout simplement son rôle d'attraction touristique, et donc d'attirer autant de monde que possible dans les environs, avec tout le développement économique que cela peut entraîner ?...

Si l'on peut maintenant concevoir que couper peut parfois se trouver à être une bonne chose, il ne reste donc plus qu'à se demander comment cela devrait être effectué. Cette question pourrait elle-même se subdiviser en deux autres sous-questions, dont voici la première : si l'on coupe d'une main, tout en continuant, de l'autre main, à garder en poste des employés dont la tâche n'est pas nécessairement trop clairement établie ?... Et en ce sens, si une chose est surprenante, est-ce vraiment que l'on se retrouve à assister à une nouvelle vague de licenciements, ou plutôt que l'ancienne administration aura justement toléré jusque là des situations telles qu'une direction bicéphale, pour ne nommer que celle-là ?...

Et deuxièmement, si couper peut s'avérer une bonne chose, cela devrait-il pour autant venir justifier que l'on se mette à couper simplement pour le « trip » de couper ?... Par exemple : comment pourrait-il donc y avoir un quelconque rapport à licencier un employé, si c'est pour le remplacer aussitôt par un autre qui se trouvera à peu près le même ouvrage ?... Dans un tel cas, à quoi le licenciement aura-t-il donc servi, en bout de ligne, sinon à s'assurer de gaspiller ainsi tout l'expérience et le savoir-faire que l'employé licencié avait pu accumuler, du moins jusque là ?... Or, n'est-ce pas précisément ce que l'ancienne administration a semblé faire, alors que toute l'ancienne équipe fut apparemment remplacée par une nouvelle, sans que cela n'ait apparemment d'autre but que de pouvoir dire que l'on a justement une nouvelle équipe ?... Et si l'on ne change les chose que pour les changer, n'aurait-on pas alors été mieux de ne pratiquement rien changer, et ainsi de pouvoir au moins conserver l'expérience que l'on avait déjà amassée ? Et d'ailleurs, cela n'aurait-il pas au moins permis de ménager quelque peu l'esprit d'équipe et l'appartenance du personnel, ou encore de sauvegarder ne serait-ce qu'un minimum de climat positif dans l'entreprise, sans même parler du moral des troupes, comme si ces choses là ne pouvaient être affectées par des coupes, et comme si ce n'était pas d'abord là-dessus que reposait le succès d'une entreprise, en partant ?... Or, si l'on ne coupe des employés que pour pouvoir dire qu'on les aura coupés, et ensuite remplacés, que se trouve-t-on vraiment à faire, si ce n'est démontrer à ses ressources humaines que l'on n'a même pas, envers-elle, ne serait-ce que la moindre des considérations ?...

Et du moment que l'on remplace un employé d'expérience par un autre, et sans autre but apparent que pour pouvoir justement dire que l'on aura embauché un nouveau, ne se trouve-t-on pas surtout à démontrer que tout le monde est remplaçable... Mais pas nécessairement par n'importe qui ?...

Et pour résumer tout cela, qu'est-ce qui est véritablement en jeu, au bout du compte ?... Est-ce vraiment de couper ou de ne pas couper ?... Ou est-ce qu'on ne devrait pas plutôt se demander si, dans la mesure où il faudrait couper, il est pour autant justifié que cela soit fait n'importe comment ?...

Et en ce sens, si une chose est surprenante, est-ce vraiment que le Mont-Édouard ait procédé à une nouvelle vague de licenciements, comme cela semble être devenu un rituel d'initiation pour chaque nouvelle administration, ou n'est-ce pas plutôt tout ce que l'on aura justement pu voir avant que la présente administration n'en vienne justement à prendre le relais ?...

Parlant de la nouvelle administration, disons que l'on ne pourra pas reprocher à celle-ci d'être ambiguë dans sa ligne de conduite, puisqu'il ne lui aura apparemment fallu que quelques jours pour procéder à de nouveaux congédiements. Et à ce titre, admettons qu'une telle clarté se situe sans doute à des années lumières des contradictions qui jusqu'ici auront pu caractériser la « politique de congédiement » du Mont-Édouard, comme on vient d'ailleurs de le voir.
 
Ceci étant dit, il faut pourtant avouer qu'en soi, le fait que l'on ait justement pris aussi peu de temps pour prendre des décisions aussi significatives, soulève en lui-même certaines questions.

Voici donc, pour finir, quelques questionnements qu'il pourrait peut-être s'avérer intéressant de considérer pour la nouvelle direction du Mont-Édouard.

D'abord : comment peut-on s’assurer qu'une entreprise soit vraiment géré efficacement ?... Est-ce simplement en jetant dehors autant d’employés que possible ?... Ou n'est-ce pas plutôt en s’assurant que chaque employé soit véritablement à sa place, tout en veillant bien sûr à ce qu’il n’y ait pas plus d’employés qu’il n’en faut, ne serait-ce que pour empêcher que l’on garde deux employés pour faire un travail qui n’en demanderait en fait qu’un seul des deux ?....

Autrement dit, n’est-ce vraiment que la quantité du personnel qui soit d’abord en jeu, ou ne serait-ce pas plutôt sa qualité ?...

Et au fait, si l'on commençait par se poser ces questions pour de vrai, une fois pour toutes, avant de faire quoi que ce soit, et surtout avant de congédier qui que ce soit ?...