En juillet 2009, et comme on peut le
vérifier en cliquant sur le lien
suivant, l'Anse-Saint-Jean a reçu du gouvernement une
enveloppe d'environ 250 000 $, cette somme ne devant servir en
principe qu'à couvrir les frais de l'étude, confiée à Génivar,
qui devait permettre d'entreprendre la réfection du pont du barrage
sur la 170, et d'en profiter pour aménager le secteur de manière à
le rendre plus sécuritaire, et donc à y réduire le nombre
d'accidents, dont certains se seraient même avérés mortels.
Au moment de
l'octroi de ce montant, il y eut bien sûr tout un tapage médiatique,
et celui qui était alors ministre des transports, M. Norman
McMillan, se présenta à l'Anse en personne, accompagné bien sûr
de toute sa députation, pour remettre en main propre « le
bouquet » au maire du village.
Quelle ne fut
donc pas la surprise de M. McMillan en constatant alors que le maire
était tout bonnement absent !
Aussitôt que
le ministre eut appris qu'il ne pourrait remettre l'enveloppe au
maire lui-même, mais plutôt au pro-maire, puisque lui seul était
présent sur les lieux, il posa ce qui aura sans aucun doute
constitué la question de la journée, à savoir : « Il
est où, votre maire ? »
Bien entendu,
pour quiconque sait moindrement interpréter un commentaire en
fonction du contexte et surtout du gros bon sens, il paraît évident
qu'une telle question regorgeait en fait d'autres commentaires
sous-entendus, du genre : « Je viens
remettre un quart de millions à votre maire, et il n'est même pas
fichu de se présenter en personne pour le recevoir ? »
Mais comme le
ministre avait quand même posé sa question de façon très claire,
il a bien fallu lui fournir une réponse, et celle-ci ne s'avéra
d'ailleurs pas moins intéressante que la question elle-même, car
tout ce qu'on pu répondre au ministre fut en fait que « le
maire est parti à un concours de chiens ! »...
Une
telle aventure semble donc
suggérer que le « sens des priorités » du maire
fonctionnerait d'une bien étrange façon, s'il fonctionne tout
court...
Et
surtout, cela semble mettre en évidence le peu d'importance que le
maire Boucher paraît accorder aux relations publiques, voire même
aux relations interpersonnelles en général...
Or
si cet incident démontre quelque chose de façon plutôt
indiscutable, n'est-ce pas que les relations publiques, et donc
interpersonnelles, représentent un aspect tout à fait
incontournable de la vie politique ?
Car
si l'on se met une seconde à la place du ministre McMillan, ne
peut-on pas tout aussi bien s'entendre dire quelque chose comme :
« C'est
ça, alors tu viendras me redemander quelque chose, après ça ! »
?...
Et
pourtant, s'il est une chose dont un petit village peut bien se
passer, n'est-ce pas de quelqu'un qui ferait en sorte de « couper
les ponts » non seulement entre les gens de la municipalité,
mais aussi entre la municipalité et les autres paliers du
gouvernement, soit le provincial et le fédéral, sans parler des
autres municipalités ?
Autrement
dit, se pourrait-il donc qu'il y ait quand même une limite à croire
qu'on peut administrer une collectivité en ne se préoccupant que
des chiffres, plutôt que des gens eux-mêmes ?
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