20/02/2011

Et si l'on se posait les vraies questions ?...


Comme on a pu le voir lors de l'entrée précédente, et contrairement à ce qui a souvent pu être sous-entendu jusqu'ici, il semblerait que le personnel du Mont-Édouard dans son ensemble devrait surtout être félicité pour son efficacité, plutôt que d'être « remercié » au sens strict du terme et donc licencié sans plus de formalités.

Or, comment se fait-il donc que, malgré toutes nos prouesses d'efficacité, le Mont-Édouard semble toujours se retrouver pour ainsi dire « dans le trou » ?...

Et pour mentionner une mesure qui vaille réellement la peine d'être considérée, à savoir l'écart entre les revenus et les dépenses, comment se fait-il donc qu'année après année, le Mont-Édouard semble toujours accuser un manque à gagner d'environ 150 000 $, qu'il revient donc tout naturellement à la municipalité de combler ?...

Et si, comme on a pu le voir lors de l'entrée précédente, le Mont-Édouard semble pratiquement s'avérer un modèle en ce qui concerne le contrôle des dépenses, alors comment pourrait-il, pour combler son manque à gagner, faire autrement que de regarder plutôt du côté des revenus ?...

Et surtout, n'est-ce pas justement le genre de question que l'on devrait d'abord se poser, plutôt que de se borner à se demander quelle sera la prochaine personne à congédier ?...

Et pour en revenir donc à la véritable question, dans tout ça : comment une montagne de ski peut-elle donc procéder afin d'augmenter ses revenus ?...

Et sii, encore une fois, on commençait par se comparer à ce qui peut se faire ailleurs plutôt qu'à nous comporter comme si nous devions réinventer à nous seuls la gestion d'un centre de ski, on pourrait constater qu'au départ, les problèmes financiers du Mont-Édouard semblent loin de représenter un cas à part. Ce n'est sans doute plus un secret pour personne, en effet, que l'industrie du ski s'avère loin d'être celle qui a le plus le vent dans les voiles, et ce à travers tout le Québec, sinon toute l'Amérique du Nord. Ceci dit, toutes les stations de ski ne sont bien sûr pas nécessairement aussi mal en point les unes que les autres. Et du moment que l'on regarde un peu ce qui peut se passer aux stations qui semblent s'en tirer mieux que les autres, on constate aussitôt que la situation financière du Mont-Édouard part avec un désavantage relativement sérieux.

En effet, il semblerait que notre montagne soit incapable de profiter de revenus tels que ceux de l'hébergement, de la boutique d'équipements ou de l'école de ski, pour la simple et bonne raison que tous ces services ne lui appartiennent pas. Or, si l'on pouvait rendre une station de ski viable par la seule vente de billets de ski, peut-être qu'alors l'industrie du ski dans son ensemble ne serait justement pas confrontée à des problématiques financières structurelles, comme c'est pourtant le cas en ce moment. On peut donc qu'en déduire que ceux qui parviennent à tirer leur épingle du jeu le font essentiellement en réussissant à générer d'autres sources de revenus. Et lorsqu'on est un centre de ski cherchant à générer de nouveaux revenus, ne serait-il pas pour ainsi dire logique de commencer par considérer tout ce qui peut tourner autour du ski, au départ ?

Et en fait, n'est-ce pas précisément par cette stratégie qu'une équipe de hockey comme le Canadien de Montréal parvient en fait à réaliser d'importants revenus, alors même que la seule vente de billets pour le match du Canadien ne pourrait jamais servir, à elle seule, à couvrir davantage qu'une petite partie des dépenses du club de hockey ?... C'est pourquoi le paquet a donc été mis sur la vente de casquettes, drapeaux, autocollants et autres gogosses qui en sont venus à générer la plus grande part des revenus du Canadien. Dans un même ordre d'idées, on peut donc raisonnablement conclure qu'il n'est pas nécessairement grave que la vente de billets de ski ne puisse à elle seule couvrir la totalité des coûts d'exploitation d'une montagne de ski ; mais pour que cela ne soit justement pas trop grave, encore faut-il que la montagne puisse trouver d'autres revenus !... Et si au départ la montagne n'est pas en mesure de profiter des services pouvant entourer le ski, alors ne faut-il pas admettre que ça part plutôt mal pour ce qui est de se trouver d'autres sources de revenus ?...

Autrement dit : en quoi est-il donc logique que toute la « business » entourant le ski profitent à d'autres qu'à la montagne de ski, alors que celle-ci ne peut pourtant faire autrement que d'avoir besoin, pour fonctionner, de trouver d'autres revenus que le ski ?...

Et dans la mesure où le Mont-Édouard est maintenant devenu une aventure municipale, jusqu'à quel point est-il donc acceptable que ce soient les contribuables qui payent épongent le déficit de la montagne, alors que tous les réels profits que celle-ci pourrait réaliser sont plutôt raflés par toutes les entreprises privées pouvant graviter autour de la montage ?... Ou en d'autre termes, comment se fait-il donc que ce soient les contribuables qui supportent tous les risques, alors que c'est le privé qui engrange tous les profits ?...


Et comme l'aura dit un certain citoyen à ce sujet : est-il vraiment normal que l'on nationalise les risques, mais que l'on privatise les profits ?...

Et encore une fois : n'est-ce pas là le genre de question que l'on devrait tout d'abord se poser ?...

1 commentaire:

  1. L’entreprise privée fait beaucoup d’efforts et plusieurs avenues de partenariat sont à envisager dans le monde du ski, particulièrement dans la municipalité de L'Anse-Saint-Jean.

    Tout d'abord, l'une des raisons pour lesquelles les gouvernements du Québec et du Canada se sont désengagés du financement des stations de ski, c'est principalement que les coûts considérables d'entretien et de maintenance qui s'y rattachent sont récurrents.

    Voilà pourquoi l'excellente idée et l’obstination du maire actuel de L’Anse-Saint-Jean à développer une station quatre saisons et à bâtir un développement domiciliaire peuvent suppléer au manque à gagner à la station. Une idée fort sensée mais qui demande du temps à se concrétiser et qui cherche à prendre sa propre vitesse de croisière.

    Il faut être patient et cette patience est malheureusement déficitaire à court terme.

    Les investisseurs et l'entreprise privée prennent des risques aussi, il faut le souligner, en cherchant à développer leur produit dans la montagne et dans le village. Mais, effectivement le risque est plus grand pour tous lorsque la montagne est aux prise avec des coûts importants et, surtout, lorsqu’elle est à la merci de la température.

    Sans compter que l’avalanche de rabais dans les coupons de ski vient brader les prix et doper la marge bénéficiaire de la station.

    Dans un autre ordre d'idée, des leviers de financement à court terme peuvent être envisagés: taxe sur la nuitée, participation plus accrue du secteur commercial dans le financement ainsi que la promotion de la station, une taxe ascenseur sur un quelconque produit ou un type de propriété, voire aussi un taxe domiciliaire gelée sur un temps donné.

    Plein de choix s'offrent et il s'agit de s'asseoir à la même table et d'en parler.

    Si près et, à la fois, si loin du point d'équilibre!

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