Comme j'ai pu le
mentionner lors de l'article précédent, c'est désormais notre
maire lui-même qui prend en charge la vente des terrains du
Mont-Édouard.
Afin d'essayer de voir si
cela peut être considéré comme étant normal, pourquoi ne pas
comparer notre situation à celle de notre éternel compétiteur,
soit bien sûr le Valinouët.
On peut ainsi constater
que la municipalité de Falardeau se trouve à vendre des terrains à
des promoteurs, qui développent
ensuite ces terrains pour finalement les revendre aux particuliers...
À prime abord, la
situation peut donc sembler similaire, en ce sens que dans les deux
cas, c'est en fait la municipalité qui vend les terrains, qu'elle
aura au départ racheté au gouvernement, dans la plupart des cas.
Mais bien évidemment,
celui qui conclurait que les deux approches sont réellement
comparables ferait ainsi abstraction d'une distinction on ne peut
plus fondamental, soit qu'à Falardeau, la municipalité vend les
terrains à des promoteurs, qui EUX les revendent aux particuliers !
Autrement dit, il
semblerait qu'il y ait quand même une limite à ce qu'une
municipalité peut faire comme elle-même, et c'est ce tendent
d'ailleurs à démontrer tant le succès du Valinouët que l'état de
léthargie dans laquelle est manifestement tombé le développement
immobilier au Mont-Édouard (voir d'ailleurs l'article précédent).
Et au cas où l'on
adhèrerait encore à cette notion selon laquelle tout pourrait ou
devrait être pris en charge par les autorités publiques, et au cas
où l'on douterait donc encore du fait qu'il faut, pour qu'une
municipalité ou un État puisse fonctionner d'une façon moindrement
décente, que cette municipalité ou cet État sache quand même
laisser ne serait-ce qu'un peu de place au secteur privé, ne
suffirait-il pas alors de simplement rouvrir les livres d'histoire et
de constater à quel point tous les régimes communistes auront
systématiquement fini par engendrer certains problèmes aussi
insolubles que fondamentaux, qui auront d'ailleurs été
essentiellement les mêmes dans tous les cas, et qui auront en fait
mené soit à leur faillite de tels régimes, soit à leur
transformation radicale ?
Un raisonnement similaire
paraît d'ailleurs tout aussi bien s'appliquer à la question de
déterminer à quel point une municipalité devrait chercher à
intervenir dans les affaires internes d'une entreprise, et même
d'une entreprise comme une station de ski, dont l'avenir s'avère
bien sûr étroitement lié à celui de la municipalité en
question...
En reprenant la
comparaison avec le Valinouët, on pourrait là encore conclure à la
hâte que les deux situations se ressemblent, dans la mesure où,
dans les deux cas, la station est détenue par la municipalité, qui
la remet ensuite entre les mains d'une entreprise quelconque sous la
forme d'un « contrat de gestion »...
Sauf que si l'on regarde
les choses d'un peu plus près, on peut constater qu'au Valinouët,
beaucoup de latitude est laissé au C.A. de la station... En bout de
ligne, c'est un peu comme si la municipalité reconnaissait ne pas
avoir vraiment d'expertise à ce niveau, et se trouvait donc à dire
: « C'est
votre affaire... pour le meilleur et pour le pire ! »...
À
Falardeau, la municipalité ne semble donc pas vraiment se mêler des
affaires du centre de ski, ni davantage lui verser des tonnes
d'argent à chaque année... En d'autres termes, il apparaîtrait que
là-bas, la montagne soit à toute fin pratique... autonome !
Quant
au C.A. du Mont-Édouard, on sait que l'on peut y compter pas moins
de 3 représentants de la municipalité... sans qu'aucun d'eux ne
fasse pourtant de ski, étrangement !
Et
pour conclure cet article en revenant plus spécifiquement au
contexte anjeannois, pourquoi ne pas simplement se poser les quelques
questions suivantes...
Pour
qui chercherait justement à faire plafonner, ou en d'autres termes à
faire « staller » le développement immobilier d'une
municipalité, la meilleure marche à suivre ne serait-elle pas de
veiller à asphyxier et à affamer le promoteur qui serait le plus à
même d'effectuer tel développement, selon une logique qui s'avère
dont tout ce qu'il y a de plus élémentaire ?
Et
en ce sens, une municipalité n'aurait-elle pas tout intérêt à
laisser le « privé » prendre en charge au moins certains
secteurs de la vie économique, notamment en ce qui a trait au
développement immobilier, ne serait-ce que pour sauver aux
contribuables des coûts aussi majeurs que ceux associés à l'achat
de terrains, sans parler de ceux reliés à leur développement ?
Autrement
dit, pourquoi ne pas laisser le développement entre les mains de
ceux qui sont justement les mieux placés, et surtout les mieux
qualifiés pour le réaliser ?
Et
se pourrait-il donc que, dans le cas d'une municipalité comme d'un
individu, on puisse avoir réellement intérêt à savoir tout
simplement se mêler de ses affaires ?
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