27/06/2013

Remettre les pendules à l'heure

Jusqu'ici, et plus précisément depuis que j'ai écrit l'article intitulé « En changeant de sujet... », j'ai surtout cherché à mettre en évidence, et d'une façon aussi instructive et constructive que possible, les pistes de solutions pouvant contribuer à l'avènement d'un certain renouveau politique à l'Anse-Saint-Jean.

Maintenant, ne faut-il pas avouer que tout solution, aussi utile et pertinente puisse-t-elle être, ne représente en fait que « la moitié » de ce qu'il faut pour remédier à un problème, l'autre moitié s'avérant bien sûr le fait de savoir identifier et bien cerner au départ le problème en tant que tel ?

Autrement dit, la première chose à entreprendre, si l'on veut pouvoir régler un problème, ne serait-elle pas, selon toute logique, de bien savoir quel est au juste le problème que l'on entend justement régler ?

Et en ce sens, ne faut-il pas conclure que s'il est bien sûr tout à fait fondamental de connaître certaines pistes de solution, il ne l'est pas moins de veiller à être bien informé quant à la nature précise du problème ou des problèmes que l'on vise à régler ?

Dans un tel esprit, je veillerai donc, d'ici aux élections de novembre prochain, à surtout fournir autant d'information que possible en ce qui a trait à la façon dont notre municipalité est actuellement gérée, ne serait-ce que pour nous permettre de savoir exactement quelles améliorations pourraient se voir apportées à ce niveau.

Et bien entendu, une telle démarche devrait notamment permettre de « remettre les pendules à l'heure », dans la mesure où cela permettrait de contrer le processus de désinformation qui aura pu se voir causé par l'émission plus ou moins volontaire de certaines rumeurs telles que celles que nous avons pu étudier et démonter lors de l'article précédent.

Nous savons tous que « savoir, c'est pouvoir » ; alors si une telle notion peut donc servir les intérêts de certains individus qui n'éprouveront manifestement pas le moindre scrupule à démarrer ou propager de fausses rumeurs, en se disant sans doute que « la fin justifie les moyens », pourquoi ne pourrait-elle pas tout aussi bien servir à ceux qui n'ont d'autre but que de justement rétablir les faits ?

Comme vous l'aurez sans doute compris, l'information que je livrerai lors des prochains articles a bien sûr un but, que j'ai d'ailleurs explicitement décrit lors des prochaines lignes de cette entrée ; vous aurez donc compris qu'il s'agira en fait d'une information « active », ou « orientée », puisqu'il ne s'agit au départ que de tendre vers une certaine action politique... que je considère nécessaire justement à cause des faits que je souhaite donc vous partager ! Disons qu'en ce sens, il sera sans doute difficile de me reprocher de manquer de cohérence, en tout cas !

Alors bonne collecte d'information, et bon été aussi !

21/06/2013

Entrevue avec Lucien Martel

Comme vous le saviez peut-être déjà, les deux prétendants actuels à la mairie de l'Anse-Saint-Jean, pour les élections de novembre prochain, sont d'une part le maire sortant, M. Claude Boucher, et d'autre part M. Lucien Martel. Après deux mandats, nous devrions commencer à bien connaître le premier, et
pour qui souhaiterait obtenir plus d'information sur celui-ci, il n'y aurait qu'à lire ou relire les articles de ce blogue pour en retrouver sans doute plus qu'on pourrait même en vouloir.

Mais qu'en est-il du second ? Et en d'autres termes, pour ceux qui ne le connaissaient pas déjà, qui est donc Lucien Martel ?

L'électeur anjeannois n'aurait-il pas alors tout intérêt à en savoir plus sur ce dernier afin d'être en mesure de faire un choix éclairé, et notamment d'éviter d'ainsi de ne pouvoir faire mieux que se rabattre sur le candidat que l'on connaît le mieux, en se fiant dont au vieil idiome anglais selon lequel « Better the devil you know than the devil you don't » ?

Je suis donc allé moi-même rencontrer Lucien Martel, et je vous transmets dans les lignes qui suivent le contenu de la petite entrevue que nous aurons donc réalisée ensemble.

Alors bonne lecture !

L'Éditeur du Blogue du Pont Couvert

P.S. Veuillez noter que pour simplifier la typographie dans les prochaines lignes, et donc dans la transcription de l'entrevue en tant que telle, mes questions apparaissent en caractères italiques, tandis que les réponses de M. Martel sont donc présentées en caractères standards.

Entrevue avec Lucien Martel

D'après ce que je comprends, vous avez eu un rôle importante à jouer au moment de la création même du Mont-Édouard... Techniquement, on pourrait même dire que c'est un peu vous qui l'avez fondé, d'après ce que j'en comprends... Est-ce bien le cas ?


Le Mont-Édouard a été construit en 1990 et a ouvert ses portes en décembre de la même année. Ce qui est clair, c'est que je suis alors devenu le premier président de son conseil d'administration, et ce après avoir travaillé activement, pendant les trois années précédentes, à permettre la réalisation de ce beau projet. Ceci dit, il y a bien évidemment beaucoup de personnes qui ont alors été impliquées à ce niveau, à commencer par le maire de l'Anse-Saint-Jean à l'époque, M. Laurent-Yves Simard. Il s'était aussi formé un groupe de citoyens ici à l'Anse, et c'est tout cela qui a fait qu'à un moment donné, on a pu aller chercher les appuis nécessaires. Il faut dire que j'avais moi-même beaucoup de contacts auprès du politique, on parlait notamment à l'époque de MM. Gaston Blackburn et André Harvey, alors on a travaillé beaucoup cet aspect là. Ça a quand même été toute une opération d'aller chercher toutes les subventions nécessaires au démarrage du projet, mais on y est arrivé. On a également lancé une campagne de financement, à laquelle les gens de l'Anse ont largement contribué, et on est allé chercher comme ça un montant important auprès du public... Et c'est comme ça que l'on a pu réaliser le Mont-Édouard.


On entend parfois les gens véhiculer une certaine perception selon laquelle après seulement un an à la tête du Mont-Édouard, vous auriez « mis la station en faillite ». Que pensez-vous d'une telle perception ?


C'est certain que dès l'ouverture Mont-Édouard, on est tombé dans un contexte plutôt difficile. En 90 ou 91, ça a été la crise économique ; il y a d'ailleurs plusieurs stations qui, entre 90 et 95, ont fermé leurs portes ou changé leur statut. Prenons juste l'exemple du Valinouët qui était lui aussi un organisme sans but lucratif, et qui est devenu par après une coopérative, parce qu'il avait vécu justement une situation financière difficile. Mais ce que je voudrais personnellement mentionner, c'est qu'en autant que je suis concerné, j'ai construit la station, j'ai été là un an, et puis j'ai laissé le flambeau. Quand j'ai quitté, la station n'était pas du tout en faillite, mais pas du tout! Sauf que c'était difficile ! Quand bien même que je dirais que ce n'était pas difficile : c'était difficile !


Ce qui a plus spécifiquement créé la difficulté, à ce moment là, c'était que l'on avait dû faire un emprunt d'environ 1,8 millions afin de permettre le démarrage de la station. Et bien évidemment, payer une dette comme ça dans un contexte où l'on voyait la clientèle diminuer dans toutes stations de ski, ça a été difficile. Moi j'ai quitté parce que j'avais déjà donné quatre ans pour le Mont-Édouard, et je me disais : «  Ben écoute, à un moment donné, il va falloir que je consacre un peu plus de temps à mon travail aussi ! ». Car il faut avouer que ça a été pour ainsi dire assez exigeant, les trois années qui ont précédé la construction de la station, plus sa mise en place après ça, lors de sa première année d'opération...


Mais de là à prétendre que la station était en faillite quand je suis parti, je te dirais que c'est vraiment de sauter à des conclusions un peu vite (rire), mais ceci dit, il faut reconnaître que les difficultés se sont continuées suite à mon départ, ce qui d'ailleurs fait qu'après quelques années, la station est devenue une coopérative d'employés. Et par la suite, comme on le sait, la municipalité s'est impliquée plus directement pour assurer la survie de la station (en se portant acquéreur de cette dernière)...


Oui, la station a connu des difficultés, comme toutes les stations de la province, mais ce qu'il faut voir, c'est que la station est encore là aujourd'hui ! La municipalité a repris la station, ils l'auront eu pour je ne sais combien exactement, et ça été une bonne décision, ça on ne se le cachera pas... Par contre il y a eu des décisions plutôt douteuses qui ont été prises par après, et qui ont eu pour effet de créer un déficit assez important... Depuis que la station est gérée par la municipalité, on a donc accumulé un déficit qui doit tourner autour de 600 000 $, et qui, comme je le disais, a été essentiellement causé par des décisions que je qualifierais de douteuses.... Cela a fait en sorte que la corporation du Mont-Édouard a dû faire un emprunt d'environ 800 000 $, et cela seulement pour payer des fournisseurs, de même que pour payer la partie du chemin d'accès qu'ils ont fait pour aller au sommet, et pour la tour qui a été construite au sommet... Au fond, non seulement on n'a pas réellement amélioré la situation du Mont-Édouard, mais on a généré une dette considérable, et ce tout simplement pour payer ce que j'appellerais l'épicerie ! Et bien entendu, l'impact de telles décisions aura surtout été de réduire la possibilité d'effectuer des investissements dans l'entretien et améliorations des équipements qui sont vieillissants.


Quand on regarde la situation actuelle, je considère que si ça avait continué comme ça, et si ce n'avait été du DG qui est arrivé il y a deux ans, soit bien sûr M. Claude Boudreault, je ne sais pas où on serait rendu actuellement ! Je pense que M. Boudreault a pris ça en main et a vraiment colmaté l'hémorragie, pour ainsi dire... Et j'ajouterais même que si ça avait continué comme c'était parti, et s'il n'y avait pas eu de décisions de prises par une personne qui a eu a coeur la station, on serait peut-être même en faillite aujourd'hui ! Ceci dit, je crois qu'il ne faut pas mettre ça catastrophique, mais il reste que la situation qui a été créée actuellement au Mont-Édouard résulte de décisions que je considère plutôt déplorables, et qui provenaient essentiellement de la municipalité...
Car comme on le sait, la municipalité représente désormais le principal intervenant dans les décisions qui sont prises, puisque la station est maintenant gérée par la Société de Développement qui est directement liée à la municipalité.


Disons que cette entrevue semble confirmer l'impression que j'avais, à savoir que certains faits méritaient d'être vérifiés par rapport à votre implication passée auprès du Mont-Édouard... Parce que lorsque l'on compare ce que vous venez me dire et ce que l'on peut parfois entendre à votre sujet, il y a un fossé qui semble s'avérer quand même assez impressionnant !


Effectivement... D'après ce que je comprends, les gens paraissent avoir un opinion plutôt favorable à mon égard, mais il y en a qui semblent s'être fait livrer certaines informations moins positives en ce qui me concerne... Et d'après ce qu'on m'a dit, certaines personnes chercheraient en effet à faire courir cette rumeur selon laquelle j'aurais mis en faillite le Mont-Édouard... En tout cas...


Sur une note plus positive, on entend souvent dire de vous que vous aviez déjà « sauvé » les Gîtes du Fjord, parce que vous les aviez repris en main à une période plus difficle de leur existence...


L'année de l'ouverture du Mont-Édouard, le maire de l'époque, M. Laurent-Yves Simard, a organisé une réunion concernant l'avenir des Gîtes du Fjord, et à laquelle furent notamment invités quelques membres du conseil d'administration du Mont-Édouard. C'était en décembre ; c'est bien juste si c'était pas la veille de Noël... À ce moment-là, les Gîtes étaient donc en difficulté; en fait, ils étaient en faillite, et il y avait même un syndic qui était rentré là-dedans... J'ai donc rencontré et regroupé une dizaine de personnes afin d'essayer de rétablir la situation, parce qu'à l'époque, les Gîtes, c'était quand même l'hébergement principal ici à l'Anse-St-Jean, mis à part des gîtes du passant qui s'étaient créés avec l'avènement du Mont-Édouard... Alors on ne voulait pas que ça ferme ! C'est pourquoi ces quelques dix personnes et moi-même avons investi de l'argent là-dedans, pour justement sauver les Gîtes et leur permettre de continuer d'opérer. On a investi de l'argent, et après un certain nombre d'années, on a revendu nos parts, parce que l'objectif, ce n'était pas de faire de l'argent, c'était vraiment de faire en sorte que les Gîtes puissent continuer à opérer, et d'ainsi permettre au Mont-Édouard d'aller chercher une clientèle qui pouvait être hébergée ici à l'Anse-St-Jean... Comme je te dis, il y avait beaucoup de gîtes du passant qui s'étaient alors créés, mais il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas aller dans les gîtes du passant, et qui préfèrent aller dans de l'hébergement conventionnel, et c'est pourquoi nous avons donc travaillé pour rétablir la situation.


Et cette « opération de sauvetage » n'avait pas été orchestrée pour que les Gîtes soient gardés entre les mains de « personnes de la place » ?


Il y avait un petit peu de ça, mais il n'y avait pas uniquement des gens de la place qui étaient impliquées dans cette démarche, et tu sais, j'étais un peu le leader de tout ça, et je peux te dire que l'objectif, c'était vraiment de sauver les Gîtes pour faire en sorte qu'on puisse opérer le Mont-Édouard pendant l'hiver de 1990, plus exactement. Ceci dit, oui, sur les dix personnes, la plupart, c'était des gens de l'Anse. Il y avait quelques uns qui étaient de l'extérieur, mais la plupart étaient des gens de l'Anse.


C'était connecté directement au Mont-Édouard, dans le fond ?


C'était directement connecté, en effet. On voyait en fait que si on n'avait pas les Gîtes, on perdait quand même une clientèle importante. On a donc réussi à permettre aux Gîtes de continuer leurs opérations, puis après quatre ou cinq ans j'ai passé le flambeau, car je n'étais pas là-dedans pour une question d'argent. Je n'ai d'ailleurs pas fait d'argent là-dedans, en fait j'en ai perdu plus qu'autre chose ! C'est que l'intention première était vraiment de sauver les Gîtes, et c'est aussi pourquoi j'ai revendu mes parts, une fois que cette objectif a été atteint.


On vous décrit quelquefois comme le « défenseur des causes perdues », sans doute notamment à cause de votre implication au niveau des Gîtes et du Mont-Édouard. Est-ce qu'il y aurait d'autres événements similaires ou vous seriez intervenus en ce sens ?


Pas nécessairement ici à l'Anse, je te dirais, parce que quand je me suis retiré du Mont-Édouard, je me suis consacré davantage à mon travail professionnel. Tu sais, quand j'ai travaillé pendant 4 ans dans le dossier du Mont-Édouard, j'étais conscient que ça me demandait beaucoup de temps... Alors évidemment, rendu à un certain point, il a fallu que je remette toutes mes énergies dans mon travail... Mais je te dirais que j'ai toujours eu à coeur ce qui se passait ici à l'Anse.... D'ailleurs, il ne faut pas oublier que lorsqu'on travaillait justement à la réalisation du Mont-Édouard, il y avait quand même au delà d'une soixantaine de maisons qui étaient en vente à l'Anse-Saint-Jean, ce qui n'était pas peu dire ! Or avec l'avènement du Mont-Édouard, non seulement les propriétaires de maison ont pu vendre leurs maisons, mais celles-ci ont en plus pris de la valeur ! Et on ne se le cachera pas, le Mont-Édouard, à l'époque, ça se voulait vraiment la structure, le moteur économique qui ferait en sorte que d'autres projets puissent éventuellement se développer dans le milieu, et quand on regarde ce qui se passe à l'Anse-Saint-Jean, pas seulement depuis les 5 dernières années, mais depuis que le Mont-Édouard existe, on voit qu'au fil des années il s'est développé énormément d'entreprises et de petites entreprises qui n'auraient probablement jamais existé, ou du moins pas comme on en a actuellement, si on n'avait pas eu le Mont-Édouard ! C'est donc un élément moteur important ; bien sûr, ce n'est pas le seul, mais c'est un élément moteur important qui a permis dans le milieu une bonne partie du développement qui a pu se faire au cours des années.


Y a-t-il d'autres implications majeures que vous avez pu avoir à l'Anse-St-Jean ?


Je m'implique actuellement dans l'organisation du 175eme... En fait, je te dirais qu'à chaque fois qu'on m'a demandé de m'impliquer, je me suis impliqué ! Tu sais, l'Anse-Saint-Jean, c'est vraiment mon village, c'est vraiment mon milieu, et j'aime mon milieu, j'aime mon village et j'aime les gens ! Ce sont des gens très dynamiques qu'il y a ici, à l'Anse-St-Jean, et c'est un dynamisme qui est intéressant et stimulant, mais il faut aller le chercher, aussi ! Les gens, il faut aller les chercher, les impliquer, et leur donner la parole ; or, c'est justement ma façon de travailler ! Écoute, j'ai été toute ma vie de gestionnaire, un leader qui était rassembleur, et je pense que je veux mettre à profit mes qualités, notamment de leader, de même que toutes les compétences que j'ai pu développer au cours de ma carrière professionnelle qui a duré 40 ans... J'ai donc été quand même 40 ans en gestion, et j'ai surtout tellement à coeur le milieu que je suis convaincu d'avoir quelque chose à lui apporter ! D'autre part, je considère que j'ai reçu beaucoup, et je pense qu'à un moment donné j'ai un peu le devoir de faire profiter mon milieu de ce que j'ai obtenu, ou de ce que j'ai pu acquérir au cours de ma carrière...


C'est sûr que lorsque j'entends des gens répandre une rumeur comme quoi j'aurais mis en faillite le Mont-Édouard, je trouve ça biaisé , parce que d'abord, quand la station en est venue en quelque sorte à atteindre un mur, elle est alors devenue une coopérative, je n'étais plus là, et ça faisait d'ailleurs plusieurs années que je n'étais plus là... Bien entendu, cela ne veut pas dire cependant qu'on n'ait pas connu de difficultés, car oui on en a eu, comme d'ailleurs toutes les stations de la province qui elles aussi, comme je te disais plus tôt, ont vécu des situations difficiles à l'époque, quand tu dis qu'il y en a même plusieurs qui ont fermé !


Alors quand on considère le fait qu'on a alors non seulement réussi à se maintenir, mais à carrément démarrer la station dans un tel contexte, je crois que ça mérite plus de félicitations qu'autre chose ! Et à ce titre, je dirais que les administrateurs qui étaient là au début ont fait un bon travail, puis ils ont finalement passé le relais à une coopérative, qui je pense a elle aussi fait un très bon travail pendant plusieurs années, mais finalement eux à leur tour ont passé le relais.


La municipalité a donc repris ça en main, et à cela je dis bravo, mais je crois qu'à un moment donné, il faut aussi permettre à l'organisation de pouvoir se développer de façon autonome, et de n'être donc pas toujours dépendant de la municipalité. C'est important de le rendre autonome le Mont-Édouard ! Et ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas encore le supporter pour encore quelques années à venir, ce n'est pas vrai, je pense qu'on doit le supporter, mais il faut faire en sorte qu'à un moment donné, on puisse le rendre autonome ! Mais là, malheureusement, on a endetté le Mont-Édouard pour payer ce que j'appelle l'épicerie, sans pour autant avoir amélioré le produit !


L'épicerie ?


Par payer l'épicerie, je veux notamment dire payer les fournisseurs... Je fais bien sûr référence à l'expression connue « 
d'emprunter pour payer l'épicerie », ou en d'autres termes pour des dépenses courantes, plutôt que pour des dépenses d'investissement... On a donc créé une dette qui est triste, parce que d'une part on n'a rien amélioré au produit, et d'autre part, on a généré cette dette en prenant des décisions qui, dans le contexte, n'étaient pas nécessairement les meilleures pour ce qui est de pouvoir assurer la rentabilité de la station... du moins en mon humble opinion !

01/06/2013

La Sainte Trinité

Lors de l'article précédent, nous avons examiné une solution possible pour ce qui est d'assurer à la station du Mont-Édouard un avenir qui s'avère ne serait-ce que moindrement prometteur.

Mais comme il ne s'agit peut-être pas exactement du genre de proposition qui soit le plus susceptible de faire l'unanimité, du moins à court terme, pourquoi ne pas explorer d'autres avenues qui pourraient elles aussi tendre vers le même objectif, mais cette fois simplement en tirant le meilleure parti de ce qui est déjà en place dans le moment ?

Et plus précisément, pourquoi ne pas reprendre la réflexion que nous avions emmené précédemment à travers l'article intitulé « L'ultime modèle de gestion », et dans lequel nous avions donc commencé par dresser la liste des avantages et inconvénients respectifs d'au moins trois modèles de gestion possible pour la station, soit les modèles coopératif, corporatif et municipal ?

Comme il avait été démontré dans cet article, de même que dans celui titré «Ce bon vieux temps de la Coop... » il appert que ce serait en fait au modèle coopératif, et plus précisément à la défunte Coopérative des Travailleurs du Mont-Édouard, que l'on doive ce qui se sera manifestement avéré à date les meilleures années de la station.

À ce sujet, saviez-vous par ailleurs que lorsqu'on dit que la Coop ne coûtait annuellement à la municipalité que 50 000 $ en tout, on parle en fait d'un maximum de 50 000 $, de sorte que certaines années, la municipalité pouvait n'avoir à débourser que 20 ou 25 000 $, voire même rien du tout ? Saviez-vous que la Coop a toujours su payer ses taxes et ses comptes, aussi longtemps cela pouvait-il lui prendre, et quoiqu'on ait pu en dire par la suite ? De quoi regretter en effet ce « bon vieux temps de la Coop », n'est-ce pas ?

Ceci dit, si le modèle coopératif paraissait donc ne pas avoir son égal pour ce qui est de la saine gestion , et plus précisément pour ce qui est de gérer les finances de façon économe, elle n'était apparemment pas sans ses propres failles, au dire de certains... Ainsi, de l'aveu même d'au moins un ancien membre, il aurait sans doute fallu que la Coop élargisse son « membership », et se montre en d'autres termes un peut moins « fermée sur elle-même »... De plus, il semble que la Coop n'ait pas disposé des leviers financiers qui lui auraient été nécessaires pour développer le Mont-Édouard autant qu'elle aurait pu le vouloir.

En fait, la Coop paraissait donc illustrer particulièrement bien ce que l'on pourrait sans doute désigner comme les forces et les faiblesses intrinsèques de toute coopérative : d'une part, comme les membres étaient collectivement et personnellement responsables de l'entreprise, ils avaient un intérêt à ce que celle-ci soit maintenue en santé au niveau financier, et qu'elle ne commence donc pas à glisser vers la faillite comme elle a pu le faire lors des dernières années ; d'autre part, comme le modèle coopératif n'est cependant pas basé sur le profit, les gestionnaires de la coopérative n'avaient pas nécessairement la capacité de faire en sorte que la montagne soit développée plus qu'il ne le fallait...

En combinant donc les avantages respectifs de l'entreprise privée et de la coopérative, tout comme les conclusions de cet article avec celles de l'article précédent, pourquoi ne pas envisager la création d'une nouvelle coopérative, donc les membres pourraient et devraient inclure les principaux entrepreneurs se voyant les plus directement impliqués par le développement de la montagne, et ayant donc intérêt, plus que n'importe qui d'autre, à assurer la survie de cette dernière ?

Et la municipalité, là-dedans ? Autrement dit, comment devrait-on inclure dans tout cela le troisième élément du triangle, voire de la « Sainte-Trinité » dont nous avions parlé plus haut ?

Il faut d'abord avouer, comme je crois l'avoir déjà fait, qu'il paraît y avoir quand même certains avantages notables à ce qu'une station de ski soit détenue par une municipalité. Car en plus de rassurer les banques et les autres entrepreneurs, et de faciliter ainsi le développement de la station, cela permet aussi à la communauté de garder un certain contrôle sur ce qui peut se passer dans l'entreprise qu'elle contribue elle-même à financer au départ. Tout dépend alors de ce qu'on entend par « un certain contrôle », puisqu'à ce niveau comme à bien d'autres, il y a bien sûr toute une marge entre un contrôle plus souple et décentralisé, et un contrôle qui serait plus du type « totalitaire », comme celui qui paraît malheureusement avoir adopté ici lors des dernières années, ce à quoi nous reviendrons d'ailleurs lors d'un prochain article.

Mais dans la mesure où, « dans un monde idéal », la municipalité pouvait se montrer capable de rester dans ses propres « plates bandes », et de réellement remettre la gestion de la station entre les mains de ceux qui sont le plus qualifiés pour s'en occuper, où serait le problème ?

En d'autres termes, qu'est-ce qui empêcherait alors de continuer, comme nous le faisons déjà, à confier à une entreprise quelconque l'administration de la station, sous la forme d'un « contrat de gestion », tandis que celle-ci se devrait alors de rencontrer certains objectifs de base, notamment en ce qui a trait à la rentabilité et la viabilité de la station, du moins si elle tenait à voir son contrat renouvelé ?

Or, cela n'impliquerait-il pas au départ d'être capable de déléguer un peu, et donc de « confier son bébé à un autre », plutôt que de vouloir ne le garder que pour soi ? Cela n'impliquerait pas de s'ouvrir un peu aux autres et à l'extérieur, en offrant donc la gestion de la montagne aux personnes ou à l'entreprise qui serait la mieux qualifiée en ce sens ? Cela n'impliquerait-il pas une gestion transparente, dans la mesure où l'on devrait notamment se montrer capable de procéder à un appel d'offres digne de ce nom ?

Autrement dit, cela ne nécessiterait-il pas, comme pré-requis, un certain ensemble de qualités et de comportements qui représente en fait l'exact opposé de ce qui semble être le portrait de personnalité de notre maire actuel ?

Et en ce sens, si une piste pouvait donc être envisagée à moyen terme pour ce qui est de donner à notre station un second souffre dont elle aurait évidemment bien besoin, le maire actuel serait-il vraiment celui qu'il nous faut pour nous y guider ?