22/08/2013

Couper les ponts

En juillet 2009, et comme on peut le vérifier en cliquant sur le lien suivant, l'Anse-Saint-Jean a reçu du gouvernement une enveloppe d'environ 250 000 $, cette somme ne devant servir en principe qu'à couvrir les frais de l'étude, confiée à Génivar, qui devait permettre d'entreprendre la réfection du pont du barrage sur la 170, et d'en profiter pour aménager le secteur de manière à le rendre plus sécuritaire, et donc à y réduire le nombre d'accidents, dont certains se seraient même avérés mortels.

Au moment de l'octroi de ce montant, il y eut bien sûr tout un tapage médiatique, et celui qui était alors ministre des transports, M. Norman McMillan, se présenta à l'Anse en personne, accompagné bien sûr de toute sa députation, pour remettre en main propre « le bouquet » au maire du village.

Quelle ne fut donc pas la surprise de M. McMillan en constatant alors que le maire était tout bonnement absent !

Aussitôt que le ministre eut appris qu'il ne pourrait remettre l'enveloppe au maire lui-même, mais plutôt au pro-maire, puisque lui seul était présent sur les lieux, il posa ce qui aura sans aucun doute constitué la question de la journée, à savoir : « Il est où, votre maire ? »

Bien entendu, pour quiconque sait moindrement interpréter un commentaire en fonction du contexte et surtout du gros bon sens, il paraît évident qu'une telle question regorgeait en fait d'autres commentaires sous-entendus, du genre : « Je viens remettre un quart de millions à votre maire, et il n'est même pas fichu de se présenter en personne pour le recevoir ? »

Mais comme le ministre avait quand même posé sa question de façon très claire, il a bien fallu lui fournir une réponse, et celle-ci ne s'avéra d'ailleurs pas moins intéressante que la question elle-même, car tout ce qu'on pu répondre au ministre fut en fait que « le maire est parti à un concours de chiens ! »...

Une telle aventure semble donc suggérer que le « sens des priorités » du maire fonctionnerait d'une bien étrange façon, s'il fonctionne tout court...

Et surtout, cela semble mettre en évidence le peu d'importance que le maire Boucher paraît accorder aux relations publiques, voire même aux relations interpersonnelles en général...

Or si cet incident démontre quelque chose de façon plutôt indiscutable, n'est-ce pas que les relations publiques, et donc interpersonnelles, représentent un aspect tout à fait incontournable de la vie politique ?

Car si l'on se met une seconde à la place du ministre McMillan, ne peut-on pas tout aussi bien s'entendre dire quelque chose comme : « C'est ça, alors tu viendras me redemander quelque chose, après ça ! » ?...

Et pourtant, s'il est une chose dont un petit village peut bien se passer, n'est-ce pas de quelqu'un qui ferait en sorte de « couper les ponts » non seulement entre les gens de la municipalité, mais aussi entre la municipalité et les autres paliers du gouvernement, soit le provincial et le fédéral, sans parler des autres municipalités ?

Autrement dit, se pourrait-il donc qu'il y ait quand même une limite à croire qu'on peut administrer une collectivité en ne se préoccupant que des chiffres, plutôt que des gens eux-mêmes ?

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