22/05/2013

L'idée du siècle

Ce n'est sûrement plus un secret pour personne : notre montagne n'est guère en très bon état, du moins au niveau financier.

Bien sûr, Claude Boudreault, comme tous semblent maintenant le reconnaître, aura réussi à faire un « grand ménage » que l'on pourrait en fait qualifier de « remède de cheval », et qui se sera d'ailleurs avéré une « pilule » aussi difficile à avaler que nécessaire, mais de son propre aveu, ce sera pourtant loin d'être suffisant, du moins à long terme !

Car comme il est loin d'être le seul à le remarquer, l'équipement du Mont-Édouard, pour ne considérer que cet élément en particulier, est carrément rendu à la fin de sa durée de vie, ne serait-ce que selon l'avis de ses constructeurs. Et malheureusement, un tel constat semble s'appliquer tant aux « dameuses », aux canons à neige et aux motoneiges qu'à des infrastructures aussi fondamentales que les remontées elles-mêmes.

Et à combien pourrait donc s'élever la note, au total, pour un renouvellement complet de l'équipement du Mont-Édouard, puisqu'il semble que l'on difficilement faire autrement que d'en venir, tôt ou tard, à une telle option ?

Je crois qu'en fait, nul ne pourrait le dire avec certitude, et surtout, que personne n'oserait peut-être même l'imaginer...

Bien entendu, pour faire face à cette problématique comme à n'importe quelle autre, deux attitudes sont possibles. La première serait donc de tout simplement « se mettre la tête dans le sable », et se borner à attendre qu'un accident majeur arrive, ou en d'autres termes qu'un élément ou un autre du matériel de la station se mette à cesser de fonctionner alors que la station serait en pleine opération, avec toutes les conséquences plus ou moins catastrophiques que cela pourrait impliquer, de sorte que l'on n'aura alors plus d'autre choix que de commencer à penser à faire quelque chose pour remédier à la situation. Tout ce qu'il resterait alors à faire serait donc d'attendre de voir ce qui e trouvera justement à « lâcher » en premier : sera-ce les dameuses ? Sera-ce plutôt les remontées ? Nul besoin de préciser qu'à part pour les amateurs de roulette russe, un tel jeu risque de ne pas s'avérer des plus amusants...

Notons cependant que cela semble pourtant représenter l'option qui aura été finalement retenue par la présente administration municipale, puisque tous les constats de ce genre, de tout le temps qu'il aura pu s'en voir dresser depuis l'arrivée de Boucher, auront tous finis par être tout bonnement balayés sous le tapis, du moins à en croire les principaux acteurs concernés.

L'autre option, c'est bien évidemment de s'asseoir, et de se demander un peu, une bonne fois pour toutes, comment on pourrait envisager sérieusement et honnêtement l'avenir du Mont-Édouard.

Et plus précisément, il s'agirait bien entendu de se poser les questions suivantes : comment peut-on rendre la montagne non seulement plus rentable, mais viable, voire même financièrement autonome ?

Et si l'on considère les pistes de solution possibles, dont plusieurs ont déjà été étudiées dans ce blogue, et notamment à travers notre dernier article, on se rend compte que si une option revient souvent à ce niveau, ce serait bien celle de vendre la montagne.

Naturellement, une telle « réponse » ne peut en elle-même qu'entraîner une autre question, en l'occurence la suivante : « vendre, mais à qui ? » Et plus précisément, qui pourrait bien vouloir d'une montagne en si mauvais état ?

Et si l'on considère maintenant les pistes de solution possibles en rapport à cette autre problématique, il semble que l'on ne puisse vraiment faire autrement qu'en arriver à reconnaître qu'il se trouve à y avoir un acteur, dans toute l'équation, qui paraît à toute fin pratique incontournable, du moment où l'on veut justement avoir une conversation sérieuse et honnête sur l'avenir du Mont-Édouard... Il s'agit bien entendu de l'entreprise « Au Pied d'Édouard ».

Comme son nom l'indique, Au Pied d'Édouard se trouve évidemment à gérer l'essentiel du parc immobilier situé à la base de la montagne ; le promoteur de l'entreprise, M. Doris Duchesne, est en fait impliqué dans le développement du village alpin depuis les touts débuts de la station ; de plus, le temps aura permis de prendre note d'au moins deux qualités plutôt significatives de M. Duchesne, du moins en ce qui concerne sa façon de travailler, et donc sa façon de prendre en charge le développement immobilier en tant que tel, soit sa « proactivité », de même que sa ténacité. Ajoutons que nous y reviendrons d'ailleurs lors d'une prochaine entrée sur ce blogue.

Et comme nous l'avions d'ailleurs soulevé lors d'articles précédents, l'un des éléments les plus troublants, dans le fonctionnement de la station, est que celle-ci ne dispose pas des leviers qui lui permettraient de générer davantage des revenus dont elle a tant besoin, puisque ces différents leviers sont plutôt détenus par les différents acteurs privés pouvant entourer celle-ci.

En remettant donc la station directement entre les mains d'au moins un de ces acteurs, en l'occurence le plus important d'entre eux, on s'assurerait de bénéficier ainsi de ce qui s'avère sans doute l'avantage le plus fondamental que peut avoir la gestion de toute entreprise privée digne de ce nom, soit que son propriétaire puisse avoir un intérêt direct dans sa rentabilité à court comme à long terme.

De plus, dans le cas où le Mont-Édouard serait donc absorbé par Au Pied d'Édouard, il faut avouer que son nouveau propriétaire disposerait alors des moyens, que ce soit sur les plan financier ou immobilier, pouvant lui permettre de réellement procéder à son développement.

Et puisque les revenus associés à la montagne se trouvent donc à être répartis entre différents acteurs privés, allant de l'école de ski à la boutique Sport Expert, en passant par Traxxion 4, pourquoi ne pas offrir à l'ensemble de ces acteurs la possibilité de se voir impliqués dans la propriété de ce « moteur économique » qui est justement à la base de leur propre gagne-pain ? Car ne faut-il pas à tout le moins reconnaître que s'il y en a qui aurait intérêt à ce que soit garantie la survie de la station, ce serait bien eux ?

Autrement dit, pourquoi ne pas étendre à plus d'une personne la propriété de la montagne ? Pourquoi, en d'autres termes, ne pas créer un consortium qui pourrait notamment inclure la municipalité, et, tant qu'à y être, la MRC ou même le gouvernement provincial ?

Et si notre but est vraiment le meilleur intérêt de la municipalité non pas à court mais à long terme, pourquoi, comme nous le proposions lors de l'entrée précédente, la montagne ne serait-elle pas vendue, que ce soit à un entrepreneur ou à un consortium, pour une somme qui pourrait ne même pas excéder 1 $ ?

D'ailleurs, n'est-ce pas ce qui a pu se faire dans le passé à maintes reprises et souvent avec succès, et notamment dans le cas d'un centre de ski comme le Massif, qui bien sûr n'a pourtant rien à envier au Mont-Édouard en terme de taille et d'achalandage ?

Mais surtout, peut-on enfin convenir, par pitié, que la « politique de l'autruche » commence à avoir assez duré ?