Ce n'est sûrement
plus un secret pour personne : notre montagne n'est guère en très
bon état, du moins au niveau financier.
Bien sûr, Claude
Boudreault, comme tous semblent maintenant le reconnaître, aura
réussi à faire un « grand ménage » que l'on pourrait
en fait qualifier de « remède de cheval », et qui se
sera d'ailleurs avéré une « pilule » aussi difficile à
avaler que nécessaire, mais de son propre aveu, ce sera pourtant
loin d'être suffisant, du moins à long terme !
Car comme il est
loin d'être le seul à le remarquer, l'équipement du Mont-Édouard,
pour ne considérer que cet élément en particulier, est carrément
rendu à la fin de sa durée de vie, ne serait-ce que selon l'avis de
ses constructeurs. Et malheureusement, un tel constat semble
s'appliquer tant aux « dameuses », aux canons à neige et
aux motoneiges qu'à des infrastructures aussi fondamentales que les
remontées elles-mêmes.
Et à combien
pourrait donc s'élever la note, au total, pour un renouvellement
complet de l'équipement du Mont-Édouard, puisqu'il semble que l'on
difficilement faire autrement que d'en venir, tôt ou tard, à une
telle option ?
Je crois qu'en
fait, nul ne pourrait le dire avec certitude, et surtout, que
personne n'oserait peut-être même l'imaginer...
Bien entendu, pour
faire face à cette problématique comme à n'importe quelle autre,
deux attitudes sont possibles. La première serait donc de tout
simplement « se mettre la tête dans le sable », et se borner
à attendre qu'un accident majeur arrive, ou en d'autres termes qu'un
élément ou un autre du matériel de la station se mette à cesser
de fonctionner alors que la station serait en pleine opération, avec
toutes les conséquences plus ou moins catastrophiques que cela
pourrait impliquer, de sorte que l'on n'aura alors plus d'autre choix
que de commencer à penser à faire quelque chose pour remédier à
la situation. Tout ce qu'il resterait alors à faire serait donc
d'attendre de voir ce qui e trouvera justement à « lâcher »
en premier : sera-ce les dameuses ? Sera-ce plutôt les remontées ?
Nul besoin de préciser qu'à part pour les amateurs de roulette
russe, un tel jeu risque de ne pas s'avérer des plus amusants...
Notons cependant
que cela semble pourtant représenter l'option qui aura été
finalement retenue par la présente administration municipale,
puisque tous les constats de ce genre, de tout le temps qu'il aura pu
s'en voir dresser depuis l'arrivée de Boucher, auront tous finis par
être tout bonnement balayés sous le tapis, du moins à en croire
les principaux acteurs concernés.
L'autre option,
c'est bien évidemment de s'asseoir, et de se demander un peu, une
bonne fois pour toutes, comment on pourrait envisager sérieusement
et honnêtement l'avenir du Mont-Édouard.
Et plus
précisément, il s'agirait bien entendu de se poser les questions
suivantes : comment peut-on rendre la montagne non seulement plus
rentable, mais viable, voire même financièrement autonome ?
Et si l'on
considère les pistes de solution possibles, dont plusieurs ont déjà
été étudiées dans ce blogue, et notamment à travers notre
dernier article, on se rend compte que si une option revient souvent
à ce niveau, ce serait bien celle de vendre la montagne.
Naturellement, une
telle « réponse » ne peut en elle-même qu'entraîner
une autre question, en l'occurence la suivante : « vendre, mais
à qui ? » Et plus précisément, qui pourrait bien vouloir
d'une montagne en si mauvais état ?
Et si l'on
considère maintenant les pistes de solution possibles en rapport à
cette autre problématique, il semble que l'on ne puisse vraiment
faire autrement qu'en arriver à reconnaître qu'il se trouve à y
avoir un acteur, dans toute l'équation, qui paraît à toute fin
pratique incontournable, du moment où l'on veut justement avoir une
conversation sérieuse et honnête sur l'avenir du Mont-Édouard...
Il s'agit bien entendu de l'entreprise « Au Pied d'Édouard ».
Comme son nom
l'indique, Au Pied d'Édouard se trouve évidemment à gérer
l'essentiel du parc immobilier situé à la base de la montagne ; le
promoteur de l'entreprise, M. Doris Duchesne, est en fait impliqué
dans le développement du village alpin depuis les touts débuts de
la station ; de plus, le temps aura permis de prendre note d'au moins
deux qualités plutôt significatives de M. Duchesne, du moins en ce
qui concerne sa façon de travailler, et donc sa façon de prendre en
charge le développement immobilier en tant que tel, soit sa
« proactivité », de même que sa ténacité. Ajoutons
que nous y reviendrons d'ailleurs lors d'une prochaine entrée sur ce
blogue.
Et comme nous
l'avions d'ailleurs soulevé lors d'articles précédents, l'un des
éléments les plus troublants, dans le fonctionnement de la station,
est que celle-ci ne dispose pas des leviers qui lui permettraient de
générer davantage des revenus dont elle a tant besoin, puisque ces
différents leviers sont plutôt détenus par les différents acteurs
privés pouvant entourer celle-ci.
En remettant donc
la station directement entre les mains d'au moins un de ces acteurs,
en l'occurence le plus important d'entre eux, on s'assurerait de
bénéficier ainsi de ce qui s'avère sans doute l'avantage le plus
fondamental que peut avoir la gestion de toute entreprise privée
digne de ce nom, soit que son propriétaire puisse avoir un intérêt
direct dans sa rentabilité à court comme à long terme.
De plus, dans le
cas où le Mont-Édouard serait donc absorbé par Au Pied d'Édouard,
il faut avouer que son nouveau propriétaire disposerait alors des
moyens, que ce soit sur les plan financier ou immobilier, pouvant lui
permettre de réellement procéder à son développement.
Et puisque les
revenus associés à la montagne se trouvent donc à être répartis
entre différents acteurs privés, allant de l'école de ski à la
boutique Sport Expert, en passant par Traxxion 4, pourquoi ne pas
offrir à l'ensemble de ces acteurs la possibilité de se voir
impliqués dans la propriété de ce « moteur économique »
qui est justement à la base de leur propre gagne-pain ? Car ne
faut-il pas à tout le moins reconnaître que s'il y en a qui aurait
intérêt à ce que soit garantie la survie de la station, ce serait
bien eux ?
Autrement dit,
pourquoi ne pas étendre à plus d'une personne la propriété de la
montagne ? Pourquoi, en d'autres termes, ne pas créer un consortium
qui pourrait notamment inclure la municipalité, et, tant qu'à y
être, la MRC ou même le gouvernement provincial ?
Et si notre but
est vraiment le meilleur intérêt de la municipalité non pas à
court mais à long terme, pourquoi, comme nous le proposions lors de
l'entrée précédente, la montagne ne serait-elle pas vendue, que ce
soit à un entrepreneur ou à un consortium, pour une somme qui
pourrait ne même pas excéder 1 $ ?
D'ailleurs,
n'est-ce pas ce qui a pu se faire dans le passé à maintes reprises
et souvent avec succès, et notamment dans le cas d'un centre de ski
comme le Massif, qui bien sûr n'a pourtant rien à envier au
Mont-Édouard en terme de taille et d'achalandage ?
Mais surtout,
peut-on enfin convenir, par pitié, que la « politique de
l'autruche » commence à avoir assez duré ?