En
tout premier lieu, il semble plutôt fondamental de se rappeler que
rien de bien intéressant n'aurait sans doute pu prendre place à
Saint-Camille si ce n'avait été d'un honorable citoyen qui avait eu
au départ l'idée pour le moins surpenante de vendre un de ses lots
sous le prix du marché, et ce dans le simple but de favoriser
l'établissement de nouvelles familles.
Est-ce
là le genre d'événement que l'on pourrait envisager à
l'Anse-Saint-Jean, au départ ?
Il ne
faudrait certes pas tuer l'espoir dans l'oeuf, mais disons que ce
n'est pas exactement l'impression que l'on peut avoir en constatant
la difficulté que les nouvelles familles semblent avoir à l'heure
actuelle pour ce qui est de venir s'établir à l'Anse, ou de tenter
de le faire, tout au moins. Ainsi, un miracle peut toujours arriver,
comme cela a donc pu se voir à Saint-Camille, et de nouveaux
terrains pourraient soudainement s'ouvrir à l'habitation humaine,
suite à un élan de générosité d'un citoyen plus ou moins
illuminé, ou encore suite à un éclair de génie du gouvernement
auquel il pourrait soudainement prendre l'envie de « dézoner »
une ou deux terres agricoles en friche et donc pratiquement
inutilisées, mais force est de constater que jusqu'ici, aucun
miracle de ce type de s'est justement produit, ou du moins pas d'une
manière qui puisse affecter plus qu'une ou deux familles à la fois.
En
second lieu, il faut reconnaître que le modèle coopératif semble
avoir occupé une place pour le moins centrale dans le développement
du projet camillois, dont il aurait carrément permis l'éclosion.,
et auquel il aurait conféré le caractère communautaire qui en est
finalement devenu la marque de commerce.
À ce
chapitre, il faut cependant avouer que l'Anse-Saint-Jean est loin
d'être en reste, puisque l'approche communautaire s'est
manifestement enracinée depuis déjà plusieurs décennies dans
cette terre d'adoption de l'ancienne commune des Plateaux, maintenant
devenue elle-même une coopérative, tandis que les Ateliers
Coopératifs du Fjord, entre autres Coopératives de développement,
semble représenter le digne héritage d'une telle tradition. Il
semble qu'il faille donc accorder à notre village le crédit de
compter au moins l'un des ingrédients de la recette miracle de
Saint-Camille... et non le moindre, par dessus le marché !..
Le
seul petit hic, c'est que cet ingrédient semble ne pouvoir prendre
sa pleine utilité qu'en présence de l'ingrédient suivant, soit
d'un support solide et sans équivoque de la municipalité... Car si
l'aide conjoncturelle d'un ordre de gouvernement ou un autre,
notamment à travers l'octroi de certaines subventions, peut certes
s'avérer utile, voire indispensable, on pourrait difficilement
concevoir qu'un projet novateur et ambitieux comme celui du Rang 13
de Saint-Camille puisse se concrétiser sans avoir derrière lui une
équipe municipale dotée d'une réelle vision, et donc d'une volonté
claire et ferme d'aller de l'avant en ce sens.
Est-ce
que l'on peut donc espérer, ici à l'Anse-Saint-Jean, pouvoir jouir
de l'appui inconditionnel d'un conseil municipal et d'un maire qui
puissent démontrer de la vision d'une part, et d'autre part une
volonté d'agir de manière à faciliter la vie aux jeunes familles,
plutôt que l'inverse ?
Sans
vouloir là encore saper tout espoir envers le futur, permettons-nous
tout simplement d'en douter...
Et
pour ne citer qu'une raison d'entretenir un tel doute, comment se
fait-il donc, si la municipalité de l'Anse-Saint-Jean tient tant à
attirer de nouvelles familles, que non seulement le taux des taxes
foncières s'avère passablement élevé, ce qui bien sûr s'ajoute à
des évaluation foncières figurant parmi les plus élevées au
Québec, mais qu'en plus il semble n'exister aucune forme de
programme ou de mesure concrète visant à contrer de tels obstacles,
ou qu'en d'autres termes la municipalité ne semble accorder aucune
espèce de soutien réel aux familles, qui se voient donc laissées à
la merci des factures les plus voraces que l'on puisse pourtant
envisager pour ce qui n'est tout de même qu'un simple village en
campagne ?
Et si
l'Anse-Saint-Jean semble déjà faire aussi peu de cas des nouvelles
familles, et semble déjà aussi peu pressée de courtiser ces
dernières, comment peut-on donc espérer que les dirigeants de ce
village décident soudainement de se lancer à ce niveau dans un
projet qui soit ne demande ne serait-ce qu'un minimum de courage
politique ?
Car
après tout, c'est une chose de rêver, mais c'en est une autre de
rêver en couleurs, n'est-ce pas ?
Ainsi,
il faudrait donc se rendre à l'évidence, et constater que selon
toute vraisemblance, « le fruit n'est pas mûr » pour ce
qui est de résolument faire entrer l'Anse-Saint-Jean dans une ère
communautaire et coopérative...
Ou
peut-être devrait-on plutôt dire que le fruit n'est pas « encore »
mûr, plus précisément ?
Pourquoi
donc ne pas laisser une porte ouverte à l'espoir, et plus
précisément à la possibilité que l'on puisse un jour voir germer
les graines de vie communautaire et d'ouverture à la nouveauté qui
pourtant semblent avoir été plantées à l'Anse depuis un certain
temps déjà ?
Et
pourquoi ne pas simplement conclure que, si à l'heure actuelle le
fruit n'est pas mûr, la plante semble en fait avoir déjà commencé
à pousser, et qu'alors il ne suffit peut-être que d'un
« changement politique » pour qu'elle puisse enfin
prendre son plein potentiel ?..
Quelle
forme pourrait donc prendre un tel changement politique ? Bien
entendu, rien n'empêcherait nos dirigeants municipaux actuels de le
faire prendre place dès maintenant, si du moins c'était justement
là leur intention...
Et
autrement, il ne reste donc plus qu'à reporter nos espoirs jusqu'aux
prochaines élections !
Alors
en attendant, bonne patience, et surtout bon été !...
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