19/07/2011

La stratégie de l'usure


Lors du dernier article, il fut question de l'apparente stratégie du maire consistant à faire en sorte que les conseiller municipaux ou leurs proches collaborateurs se trouvent à être majoritaires dans les conseil d'administrations d'à peu près tout ce qu'il peut y avoir d'organismes à l'Anse-St-Jean, s'assurant ainsi de pouvoir décider de pratiquement tout ce qui peut s'y passer, justement.

Un exemple ? Alors pourquoi ne pas prendre celui du conseil d'administration du Mont-Édouard, tout simplement ?

Mais d'abord, peut-être vaudrait-il mieux rappeler que, comme on a sans doute pu s'en apercevoir, les choses ont pour ainsi dire pas mal bougé au Mont-Édouard, lors des derniers temps, et bien que la transparence serait apparemment une priorité du maire, du moins selon ce dernier, il semble que chaque nouvelle nomination aux conseil d'administration du Mont-Édouard, ou en fait de tout autre organisme anjeannois, ne soit pas réellement annoncé publiquement de quelque façon que ce soit.

Alors pourquoi ne pas se référer au C.A. Du Mont-Édouard tel qu'il pouvait être à un moment précis, comme par exemple cet hiver, et avant l'arrivée du nouveau directeur de la montagne ?

Ainsi, un rapide coup d'oeil à la composition de ce C.A. nous permet donc de constater que celui-ci, en partant, ne comptait pas moins de trois élus municipaux, soit le maire Claude Boucher, ainsi que les conseillers Denis Girard et Gertrude Bouchard.

Et si l'on examinait maintenant les autres membres du C.A. d'alors, on peut voir qu'en plus de ces trois élus, celui-ci compte aussi la secrétaire-trésorière (ou « directrice générale », si vous préférez) de la municipalité, Marina Gagné, dont l'emploi dépend donc directement du maire, ainsi qu'un certain Serge Tremblay, que l'on connaît surtout comme étant un sympathisant du maire Boucher. Voilà donc deux autres membres du C.A. que l'on pourrait difficilement voir voter dans un autre sens que celui que le maire leur aura tout d'abord prescrit. Ainsi, avec au moins 5 conseillers sur 7 de gagnés d'avance à sa cause, le maire semblait donc s'être assuré de pratiquement garder le contrôle total sur tout ce qui pourrait se décider sur un tel comité.

Ceci dit, ce n'est pourtant pas comme s'il en avait toujours été ainsi. En effet, on sait que, ne serait-ce que jusqu'à tout récemment, le C.A. comptait déjà au moins trois membres que l'on pourrait peut-être plus proprement qualifier de « représentants du public », et qui avaient donc été élus, comme il se doit, à la dernière assemblée générale annuelle du Mont-Édouard. Or, ces trois membres se sont vus chacun leur tour remettre leur propre démission. On peut bien sûr se demander ensuite qu'est-ce qui au juste a pu tous les pousser à agir de la sorte... Mais une chose est certaine, c'est qu'avec un C.A. qui,à l'époque, comptait donc déjà 4 membres « pro-maire » sur un total de sept membres, les décisions que pouvaient prendre ces trois membres se trouvaient donc à être annulées d'avance, du moment où celles-ci avaient le malheur d'aller dans un autre sens que celui que le maire aurait plutôt préféré. Est-ce qu'un tel état de choses , en rendant donc leur présence au conseil pratiquement inutile, pourrait avoir contribué au départ volontaire de ces trois « représentants du public » ?

Mais rendu là, pourquoi ne pas tout simplement laisser le public tirer ses propres conclusions ?...

Et finalement, on peut donc voir qu'aussitôt que les trois « représentants du public » auront donc eux-mêmes tiré leur révérence, ces derniers se seront manifestement vus remplacés assez prestement par de nouveaux membres qui, comme par hasard, semblaient avoir pour ainsi dire un peu plus d'affinités avec le maire. On peut bien sûr considérer que c'est tout simplement dans l'ordre naturel des choses, et qu'il est quand même normal, après tout, que le maire organise les choses pour « faire son affaire ». Mais on est aussi en droit de se poser la question suivante : si les membres issus du public au sein du C.A. du Mont-Édouard ne pouvaient bien sûr faire autrement que de se décourager, à force de constater qu'ils se voyaient privés d'avance de tout réel pouvoir décisionnel, et si en bout de ligne leur départ ne pouvait faire autrement que d'avantager le maire, alors ne serait-on pas en droit de nous demander s'il n'y avait pas peut-être quelque chose d'intentionnel, dans tout ça ?... Autrement dit, se pourrait-il donc que quelqu'un, à quelque part, ait fait le calcul qu'à force de constater que leur contestation ne servait de toute façon à rien, tous ceux qui ne sont pas « pro-maire », au sein du C.A., n'auraient d'autre choix que de conclure qu'il ne leur restait donc plus qu'à partir ?... Ou pour être plus clair : se pourrait-il donc qu'on se soit dit qu'on finirait bien par les « avoir à l'usure » ?...

Et encore une fois, rendu là, pourquoi ne pas tout simplement laisser le public tirer ses propres conclusions ?...

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