11/07/2011

La stratégie du silence


Comme on peut en juger de par la lecture des articles suivants ( La situation se corse à l'Anse-Saint-Jean et Le déficit de L'Anse-Saint-Jean explose ), il serait sans doute possible de rêver d'un regard médiatique qui soit peut-être un peu moins sévère à l'endroit de la situation politique à l'Anse-Saint-Jean. Et comme d'aucuns ont déjà commencé à s'en inquiéter, il n'est d'ailleurs pas impossible qu'une telle couverture médiatique en vienne à causer certaines pertes à l'économie locale, dans la mesure où celle-ci se trouve à être essentiellement basée sur le tourisme, comme chacun le sait. Car après tout, qui voudrait venir visiter un village où tout semble aller mal, et où l'on semble devoir endurer un climat de chicane perpétuelle ?

Maintenant, s'il peut sembler relativement facile de s'entendre sur un tel constat, il s'avère plutôt étonnant de constater à quel point les gens peuvent diverger dans leur réaction à ce dernier.

Ainsi, à en croire le maire ainsi que certains de ses partisans, les seuls qui seraient à blâmer, dans tout cela, ce sont les médias eux-mêmes. On pourrait donc parler d'une réaction qui consiste essentiellement à « tirer sur le messager », un art dans lequel tendent à passer maître la plupart des politiciens dotés de peu d'imagination, comme par exemple l'ancien président des États-Unis, George W. Bush.

À en croire de tels politiciens, peut-être vaudrait-il donc mieux ne jamais rien dire publiquement, quitte à laisser libre cours aux pires exactions, voire aux pires crimes. Tout au moins, il faut avouer qu'une telle « stratégie du silence » s'avère encore la meilleure façon de s'assurer que rien ne bouge, et donc que les choses continuent d'aller dans le sens où elles vont déjà, même si cela implique qu'on les laisse en fait continuer à se détériorer. Mais bien sûr, cela permet surtout de préserver l'ego de ceux qui s'obstinent à croire que tout va bien même quand l'évidence démontre plutôt le contraire, surtout dans la mesure où ceux-ci peuvent s'avérer ne serait-ce qu'en partie responsables du fait que les choses ne vont justement pas si bien.

Ainsi, il faut avouer que le silence profite à certains, des criminels aux politiciens, et que ceux-là peuvent ainsi avoir intérêt à ce qu'autant de choses que possible se passent « en dessous de la couverture », plutôt qu'à la lumière du jour... Peut-être est-ce cela que l'on entend en suggérant, comme on le fait parfois, que l'on « règle les choses en famille », et que l'on fasse donc tout pour éviter que soient découverts certains « secrets familiaux », quitte à se retrouver, de par son silence même, à être ainsi complice des crimes les plus odieux...

Mais juste en passant comme cela, quel intérêt peut-on donc avoir à garder quoi que ce soit sous silence, du moment où l'on n'a tout simplement rien à se reprocher, au départ ?

Et si l'on vient à connaître non seulement nos bons coups, mais aussi nos moins bons coups, alors est-ce qu'on devrait vraiment en mettre la faute sur celui qui aura fait connaître ces moins bons coups, ou plutôt sur celui-là même qui les aura commis, justement ?

Autrement dit, depuis quand quelqu'un peut-il donc tenir les autres responsables de ses propres actions ?

Et si le maire souhaite si désespérément que l'on préserve l'image positive du village (ou ce qu'il en reste...), la première chose à faire pour lui ne serait-elle pas surtout de veiller à agir d'une façon qui soit justement susceptible de générer une image positive, plutôt que de faire précisément le contraire ?

Autrement dit, si l'on veut vraiment quelque chose, pourquoi ne pas tout simplement faire en sorte que cela arrive, plutôt que de se borner à blâmer les autres si cela n'arrive pas ?...

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