Il est certainement très facile de comprendre la frustration de ceux qui, au Mont-Édouard, se sont récemment vus licenciés à un degré ou un autre, allant donc du congédiement définitif au fait de se trouver à être tout simplement « slacké » pour une période indéterminée. Et comme cela a déjà été exprimé dans ce blogue, il va de soi qu'un tel choc aurait sans doute été déjà moins difficile à absorber si de tels licenciements avaient tous été exécutés «dans les règles de l'art », ce qui n'a manifestement pas été le cas, pour le moins qu'on puisse dire.
En fait, il peut s'avérer frappant de constater à quel point cette situation peut rappeler une déclaration passée de Barack Obama, que ce dernier avait formulée alors qu'il était encore aspirant à la présidence américaine, et qu'il critiquait donc la manière dont les républicains pouvaient s'y prendre pour ce qui est de réduire les dépenses : « Le problème (...), c'est qu'on utilise la hache là où il faudrait utiliser le scalpel ». Si l'on transpose l'analogie à notre contexte anjeannois, on pourrait donc tout simplement dire que là où il aurait sans doute fallu recourir aux services d'un chirurgien, on a plutôt décidé de faire appel à un bucheron.... D'ailleurs, il faut avouer que cela pourrait difficilement être plus précisément le cas de le dire !...
Mais au fait, si là n'était pas vraiment la question, après tout ?
Car c'était surtout d'un chirurgien qu'on avait besoin au Mont-Édouard, alors comment se fait-il donc qu'il aura fallu attendre que l'abcès éclate pour que l'on en vienne à s'en rendre compte ? Comment se fait-il donc que personne, dans tout ça, n'aura pu percevoir de signes avants-coureurs du cul-de-sac financier vers lequel la station se dirigeait pourtant à toute vitesse ? Et si de tels signes auront été perçus, pourquoi donc n'auront-ils pas été exprimés de manière assez claire pour que l'on se décide à réagir ? Et si vraiment de telles préoccupation auront bel et bien été exprimées, alors pourquoi n'auront-ils tout simplement pas été écoutées ?
En d'autres termes, comment se fait-il donc que l'on ait tout simplement rien fait avant qu'il ne soit trop tard ?
Et rendu là, est-ce vraiment le moment pour s'insurger contre ceux qui essaient, tant bien que mal, de corriger la situation ?
Ou est-ce que la crise actuelle n'est pas surtout la responsabilité de ceux qui n'auront pu faire mieux que de se fermer les yeux, alors même que la station s'enfonçait toujours plus dans le rouge ? Et qui donc devrait donc se sentir davantage concerné par un tel verdict que le maire Boucher lui-même, qui après tout aura été celui qui aura présidé à pratiquement tout ce qui aura pu se passer au niveau du Mont-Édouard au cours des six dernières années ? Et le chapeau ne devrait-il pas lui faire d'autant plus personnellement qu'on lui connaît une préoccupation à vouloir gérer personnellement à peu près tout ce qui peut se passer à l'Anse-Saint-Jean, justement ?
Et si l'on récapitule, on parle donc d'une municipalité qui n'aura donc su faire mieux que d'attendre à la dernière minute pour faire face à un « problème de santé majeur » qui se trouvait pourtant à affecter un « organe » aussi vital que le Mont-Édouard, que tout le monde reconnaît pourtant comme le moteur économique du village.
Mais si l'on se décidait maintenant à appeler les choses par leur nom, alors ne devrait-on pas alors admettre qu'en termes plus proprement financiers, nous aurons donc attendu au point de nous voir maintenant réduits à devoir faire ce qu'il faut pour éviter la faillite, tout simplement ?
Et juste comme ça, en passant : lorsqu'on en est justement rendu à faire faillite, est-ce qu'on peut vraiment se permettre de demander au huissier de quand même nous laisser tel ou tel meuble dans la maison ? Ou n'est-il pas tout simplement rendu trop tard pour que l'on puisse justement se garder le luxe de décider de ce qu'on veut ou ne veut pas garder ?
Autrement dit, la situation du Mont-Édouard ne se rapproche-t-elle pas assez exactement de celle que l'on peut en ce moment observer en Grèce, en ce sens que même si le pays n'est pas encore en faillite technique, il ne s'en trouve pas moins à être plongé de gré ou de force dans un processus de liquidation de ses actifs qui, en bout de ligne, n'équivaut à rien de moins qu'une faillite en tant que telle, même si, ironiquement, le processus lui-même n'est pourtant entrepris que dans le but de pourtant s'éviter de subir une faillite « proprement dite », avec toutes les conséquences encore plus désastreuses que cela peut impliquer ?
Et du moment où l'on admet que le Mont-Édouard se trouve donc en ce moment à traverser un processus qui en bout de ligne équivaut à rien de moins qu'une faillite, alors devrait-on vraiment s'étonner de voir que le directeur de la montagne en vienne à opérer d'une manière qui rappelle étrangement celle du huissier ? Est-ce donc vraiment si étonnant que l'on se mette soudainement à utiliser la hache plutôt que le scalpel ?
Et si l'on avait vraiment voulu procéder d'une façon plus humaine et délicate, est-ce qu'il n'aurait pas surtout fallu le faire plus tôt ? Et si l'on a pas su dénicher de chirurgien jusqu'à ce qu'il soit trop tard, comment pourrait-on croire qu'une fois rendu là, on serait davantage capable d'en trouver un qu'auparavant ?
Et en ce sens, de telles histoires ne se trouvent-elles pas surtout à rappeler l'allégorie de la cigale et de la fourmi, ou celle-ci, après s'être donc contenté de chanter tout l'été, sans jamais se préoccuper de conserver suffisamment de provisions pour pouvoir tenir durant l'hiver, se sera finalement vue réduite à devoir demander de l'aide à la fourmi sa voisine, pour ne se voir répondre rien de plus que cette pointe classique, à savoir : « Vous chantiez ? J’en suis fort aise :
Eh bien ! Dansez maintenant. ».
Eh bien ! Dansez maintenant. ».
Et si l'on devait traduire une telle conclusion en langage anjeannois, ou encore québécois, ou grec, ou américain, peut-être cela devrait-il alors ressembler à quelque chose comme : « nous avons dépensé au delà de nos capacités ? Alors il ne nous reste plus qu'à payer, maintenant ! »
Et une fois rendu à n'avoir justement pas d'autre choix que de payer, d'une façon ou d'une autre, on pourra certainement tous s'entendre sur le fait que ce n'est pas nécessairement très agréable. Mais en bout de ligne, à qui pouvons-nous donc en faire porter la charge, sinon à nous-mêmes ? Car ne faut-il pas pourtant avouer que personne n'aura pourtant su empêcher une telle situation de dégénérer ? Et si le maire en est le premier responsable, ne faut-il pas pourtant avouer qu'il n'est quand même pas justement devenu maire sans soutien populaire, après tout ?
Alors que nous reste-t-il donc à faire, finalement, sinon à porter nous-mêmes le poids de nos propres décisions ?...
Et ceci dit, bon été quand même !...
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