Lors de
l'article précédent, nous avons examiné une solution possible pour
ce qui est d'assurer à la station du Mont-Édouard un avenir qui
s'avère ne serait-ce que moindrement prometteur.
Mais comme il
ne s'agit peut-être pas exactement du genre de proposition qui soit
le plus susceptible de faire l'unanimité, du moins à court terme,
pourquoi ne pas explorer d'autres avenues qui pourraient elles aussi
tendre vers le même objectif, mais cette fois simplement en tirant
le meilleure parti de ce qui est déjà en place dans le moment ?
Et plus
précisément, pourquoi ne pas reprendre la réflexion que nous
avions emmené précédemment à travers l'article intitulé
« L'ultime
modèle de gestion », et dans lequel nous avions
donc commencé par dresser la liste des avantages et inconvénients
respectifs d'au moins trois modèles de gestion possible pour la
station, soit les modèles coopératif, corporatif et municipal ?
Comme il avait
été démontré dans cet article, de même que dans celui titré «Ce
bon vieux temps de la Coop... » il appert que ce serait en fait
au modèle coopératif, et plus précisément à la défunte
Coopérative des Travailleurs du Mont-Édouard, que l'on doive ce qui
se sera manifestement avéré à date les meilleures années de la
station.
À ce sujet,
saviez-vous par ailleurs que lorsqu'on dit que la Coop ne coûtait
annuellement à la municipalité que 50 000 $ en tout, on parle en
fait d'un maximum de 50 000 $, de sorte que certaines années, la
municipalité pouvait n'avoir à débourser que 20 ou 25 000 $, voire
même rien du tout ? Saviez-vous que la Coop a toujours su payer ses taxes et ses comptes, aussi longtemps cela pouvait-il lui
prendre, et quoiqu'on ait pu en dire par la suite ? De quoi regretter
en effet ce « bon vieux temps de la Coop », n'est-ce pas
?
Ceci dit, si le
modèle coopératif paraissait donc ne pas avoir son égal pour ce
qui est de la saine gestion , et plus précisément pour ce qui est
de gérer les finances de façon économe, elle n'était apparemment
pas sans ses propres failles, au dire de certains... Ainsi, de l'aveu
même d'au moins un ancien membre, il aurait sans doute fallu que la
Coop élargisse son « membership »,
et se montre en d'autres termes un peut moins « fermée sur
elle-même »... De plus, il semble que la Coop n'ait pas
disposé des leviers financiers qui lui auraient été nécessaires
pour développer le Mont-Édouard autant qu'elle aurait pu le
vouloir.
En fait, la
Coop paraissait donc illustrer particulièrement bien ce que l'on
pourrait sans doute désigner comme les forces et les faiblesses
intrinsèques de toute coopérative : d'une part, comme les
membres étaient collectivement et personnellement responsables de
l'entreprise, ils avaient un intérêt à ce que celle-ci soit
maintenue en santé au niveau financier, et qu'elle ne commence donc
pas à glisser vers la faillite comme elle a pu le faire lors des
dernières années ; d'autre part, comme le modèle coopératif
n'est cependant pas basé sur le profit, les gestionnaires de la
coopérative n'avaient pas nécessairement la capacité de faire en
sorte que la montagne soit développée plus qu'il ne le fallait...
En combinant
donc les avantages respectifs de l'entreprise privée et de la
coopérative, tout comme les conclusions de cet article avec celles
de l'article précédent, pourquoi ne pas envisager la création
d'une nouvelle coopérative, donc les membres pourraient et devraient
inclure les principaux entrepreneurs se voyant les plus directement
impliqués par le développement de la montagne, et ayant donc
intérêt, plus que n'importe qui d'autre, à assurer la survie de
cette dernière ?
Et la
municipalité, là-dedans ? Autrement dit, comment devrait-on inclure
dans tout cela le troisième élément du triangle, voire de la
« Sainte-Trinité » dont nous avions parlé plus haut ?
Il faut d'abord
avouer, comme je crois l'avoir déjà fait, qu'il paraît y avoir
quand même certains avantages notables à ce qu'une station de ski
soit détenue par une municipalité. Car en plus de rassurer les
banques et les autres entrepreneurs, et de faciliter ainsi le
développement de la station, cela permet aussi à la communauté de
garder un certain contrôle sur ce qui peut se passer dans
l'entreprise qu'elle contribue elle-même à financer au départ.
Tout dépend alors de ce qu'on entend par « un certain
contrôle », puisqu'à ce niveau comme à bien d'autres, il y a
bien sûr toute une marge entre un contrôle plus souple et
décentralisé, et un contrôle qui serait plus du type
« totalitaire », comme celui qui paraît malheureusement
avoir adopté ici lors des dernières années, ce à quoi nous
reviendrons d'ailleurs lors d'un prochain article.
Mais dans la
mesure où, « dans un monde idéal », la municipalité
pouvait se montrer capable de rester dans ses propres « plates
bandes », et de réellement remettre la gestion de la station
entre les mains de ceux qui sont le plus qualifiés pour s'en
occuper, où serait le problème ?
En d'autres
termes, qu'est-ce qui empêcherait alors de continuer, comme nous le
faisons déjà, à confier à une entreprise quelconque
l'administration de la station, sous la forme d'un « contrat de
gestion », tandis que celle-ci se devrait alors de rencontrer
certains objectifs de base, notamment en ce qui a trait à la
rentabilité et la viabilité de la station, du moins si elle tenait
à voir son contrat renouvelé ?
Or, cela
n'impliquerait-il pas au départ d'être capable de déléguer un
peu, et donc de « confier son bébé à un autre »,
plutôt que de vouloir ne le garder que pour soi ? Cela
n'impliquerait pas de s'ouvrir un peu aux autres et à l'extérieur,
en offrant donc la gestion de la montagne aux personnes ou à
l'entreprise qui serait la mieux qualifiée en ce sens ? Cela
n'impliquerait-il pas une gestion transparente, dans la mesure où
l'on devrait notamment se montrer capable de procéder à un appel
d'offres digne de ce nom ?
Autrement dit,
cela ne nécessiterait-il pas, comme pré-requis, un certain ensemble
de qualités et de comportements qui représente en fait l'exact
opposé de ce qui semble être le portrait de personnalité de notre
maire actuel ?
Et en ce sens,
si une piste pouvait donc être envisagée à moyen terme pour ce qui
est de donner à notre station un second souffre dont elle aurait
évidemment bien besoin, le maire actuel serait-il vraiment celui
qu'il nous faut pour nous y guider ?
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