24/01/2011

Développer, oui, mais pour qui ?...


Il faut croire que l’industrie touristique n’est pas nécessairement celle qui coûte le moins cher à développer. Ainsi, il semblerait que l’Anse-St-Jean soit loin d’être la seule municipalité à avoir dû s’endetter, ou plutôt à avoir choisi de s’endetter afin de s’assurer de «mettre le paquet» sur son industrie touristique. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cela que c’est avec d’autres municipalités à vocation touristique, comme par exemple Mont-Tremblant, que l’Anse-St-Jean se retrouverait apparemment dans le groupe des municipalités les plus endettées, du moins si l’on en croit, encore une fois, le témoignage d’un certain «citoyen inquiet»...

Évidemment, il y a toujours moyen de voir les choses autrement, comme en comparant la taille de la dette d’une municipalité à celle de la valeur foncière, sauf que, comme on d’ailleurs pu le voir dans une de mes entrées précédentes, cela ne change pourtant rien à la taille de la dette en tant que telle, bien entendu...

Ce qui est certainement certain, dans tout ça, c’est que du moment qu’une municipalité se trouve à être fortement endettée, elle n’aura pas vraiment d’autre choix, pour se financer, que de taxer davantage ses citoyens.

Or, si la population de l’Anse n’était composée que de contribuables gagnant de hauts ou de très hauts revenus, il n’y aurait sans doute pas vraiment de problème à taxer celle-ci autant que possible, dans la mesure où elle serait vraisemblablement capable de l’assumer. Cependant, y a-t-il vraiment qui que ce soit qui croie qu’un tel scénario s’applique à l’Anse-St-Jean ?...

C’est pourtant un fait connu : les résidents de l’Anse-St-Jean, comme du Bas-Saguenay dans son ensemble, tendant plutôt à appartenir à cette catégorie qu’on appelle la population à revenu moyen, sinon à faible revenu. Et jusqu’à quel point une telle population pourra-t-elle donc supporter un taux de taxation foncière qui déjà se trouve à être peut-être l’un des plus élevés du Saguenay ?...

Évidemment, une bonne partie des nouveaux arrivants de l’Anse sont en fait des baby-boomers, venant souvent s’installer pour leur retraite, et dont les revenus tendent à tirer surtout vers le haut. Peut-être le maire Boucher compte-il alors sur ces nouveaux arrivants pour assumer les charges fiscales plutôt élevées qu’il impose à la population dans son ensemble. Mais de telles charges seront-elles pour autant plus faciles à assumer pour les contribuables qui n’ont justement pas le loisir de gagner de hauts revenus, et qui ne s’en trouvent pas moins à constituer encore la plus grande partie de la population ?...

Et ultimement, quel choix restera-t-il donc à la population moins riche de l’Anse dans la mesure où celle-ci peut faire face à des obligations fiscales qu’elle n’a nécessairement pas les moyens de se payer, sinon que de partir, tout simplement ?...

L’Anse-St-Jean n’a-t-elle vraiment d’autre choix que d’assister à l’exode de ce qui, encore aujourd’hui, constitue rien de moins que l’essentiel de sa population ?...

Et cela, au fait, la municipalité a-t-elle vraiment les moyens de se le payer ?...

Et jusqu’à quel point le maire Boucher est-il vraiment prêt à courir un tel risque ?...

Et pour clore cette entrée quelque peu intense, commençons donc par rappeler qu’il n’y a sans doute personne, à l’Anse, qui ne veuille voir son village se développer, et donc avancer.

Mais la question n’est-elle pas surtout de savoir jusqu’à quel point il peut s’avérer possible d’avancer tout en laissant la population respirer ?...

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