12/09/2013

Travailler fort vs travailler bien

L'une des qualités qui est le plus souvent attribuées au maire Boucher est sans conteste celle d'être travaillant. On le félicite aussi fréquemment d'être un « fonceur », de même que quelqu'un « qui ne lâche pas » avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait.

Il faut en effet lui donner cela.

Ceci étant dit, lorsqu'on s'apparaît un peu pour y penser, il semble que l'on ne puisse qu'en venir à reconnaître que ces atouts, aussi précieux puissent-ils s'avérer, ne soient simplement pas suffisants pour permettre une saine et harmonieuse gestion d'une collectivité, comme on pourra sans doute en convenir en suivant les quelques raisonnements suivants.

Il est certain donc qu'à prime abord, on soit naturellement porté à considérer le fait d'être travaillant comme représentant une qualité, notamment au niveau politique. Mais si l'on prenait le cas d'une personne qui travaillerait en fait à l'établissement d'une dictature, serait-on alors si heureux d'apprendre que ladite personne y travaille d'ailleurs si fort qu'elle s'approche à pas de géants d'un tel objectif ?

Autrement dit, peut-on vraiment se permettre de louanger le travail en tant que tel, sans se préoccuper de ce vers quoi ce travail peut tendre, et donc des résultats d'un tel travail ?

Et pour prendre un autre exemple, on ne pourrait sans doute faire autrement que d'éprouver un sentiment d'admiration, ou au moins de sympathie envers quelqu'un qui, dans un canot, se trouve à ramer avec autant de force que d'entrain... Mais si l'on devait réaliser qu'une telle personne ramait en fait dans le sens inverse du courant, n'en viendrait-on pas à plutôt à conclure que cette dernière se trouve surtout à gaspiller ses efforts plus qu'autre chose ?

Or, dans le cas de quelqu'un qui parviendrait, plus ou moins volontairement, à se mettre à dos à peu près tous les gens qui auront pu travailler avec lui, ne pourrait-on pas conclure que ce dernier ne fait justement guère mieux que de justement « ramer dans le beurre », notamment dans la mesure où il ne réussira ainsi qu'à s'attirer l'antipathie, sinon opposition de ceux avec qui il n'aura pourtant pas le choix de continuer à travailler dans le futur ?

Dans un même ordre d'idées, on remarquera qu'il semble être devenu à la mode, de nos jours, de louanger les dirigeants politiques qui ont adopté un style de gestion plutôt « autoritaire », sinon « autocratique », que l'on pense seulement aux Jean Tremblay et aux Régis Labeaume de ce monde.

Mais encore là, quand on y pense, il faut reconnaître que s'il peut s'avérer avantageux que les décisions importantes ne soient jamais prises que par une seule personne, ce n'est qu'à condition que cette personne fasse peu ou pas d'erreurs, car autrement, ne serait-on pas plutôt à conclure que « deux têtes valent mieux qu'une », et que le travail d'équipe soit donc préférable au départ, comme c'est normalement le cas ?

Or, dans le cas de notre maire actuel, est-ce que l'on peut vraiment prétendre que l'on se trouve à parler de quelqu'un qui justement fasse peu ou pas d'erreurs ?

Et si l'on admet que le maire Boucher fasse des erreurs au moins aussi souvent, sinon plus souvent qu'il ne peut faire de « bons coups » (et si l'on en doute encore, je recommanderais de tout simplement relire les articles de ce Blogue), ne faut-il pas alors admettre que sa propension à vouloir « tout décider tout seul » ne peut en fait qu'empirer d'autant plus les choses, puisque l'on est alors d'autant plus assurés que des erreurs seront commises ?

Et dans la mesure où l'on observe que notre maire a non seulement tendance à accaparer tout le pouvoir et à vouloir décider de tout, mais aussi à s'entêter dans ses erreurs, ne faut-il pas reconnaître que son « entêtement », loin de toujours nous servir, se trouve surtout à garantir que ses erreurs ne seront pas réparées, du moins tant qu'il sera encore en poste ?

Pour conclure cet article, ne faut-il pas avouer...
- qu'il soit en effet avantageux d'avoir un maire travaillant.. mais seulement à condition que celui-ci travaille à accomplir ce que l'on voudrait vraiment voir accompli ?
- qu'il soit en effet avantageux d'avoir un maire fonceur.. mais seulement à condition que celui-ci se trouve à foncer dans la bonne direction ?
- qu'il soit en effet avantageux d'avoir un maire entêté.. mais seulement à condition que celui-ci sache aussi reconnaître ses erreurs ?

Et finalement, ne faut-il pas avouer qu'il pourrait théoriquement s'avérer utile d'être gouverné par quelqu'un qui « décide de tout à lui tout seul », mais seulement à condition que cette personne soit à toute fin pratique parfaite ?

Or, si une personne était véritablement parfaite, chercherait-elle au départ à « décider de tout à elle seule », justement ?

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