L'une
des qualités qui est le plus souvent attribuées au maire Boucher
est sans conteste celle d'être travaillant. On le félicite aussi
fréquemment d'être un « fonceur », de même que
quelqu'un « qui ne lâche pas » avant d'avoir obtenu ce
qu'il voulait.
Il
faut en effet lui donner cela.
Ceci
étant dit, lorsqu'on s'apparaît un peu pour y penser, il semble que
l'on ne puisse qu'en venir à reconnaître que ces atouts, aussi
précieux puissent-ils s'avérer, ne soient simplement pas suffisants
pour permettre une saine et harmonieuse gestion d'une collectivité,
comme on pourra sans doute en convenir en suivant les quelques
raisonnements suivants.
Il
est certain donc qu'à prime abord, on soit naturellement porté à
considérer le fait d'être travaillant comme représentant une
qualité, notamment au niveau politique. Mais si l'on prenait le cas
d'une personne qui travaillerait en fait à l'établissement d'une
dictature, serait-on alors si heureux d'apprendre que ladite personne
y travaille d'ailleurs si fort qu'elle s'approche à pas de géants
d'un tel objectif ?
Autrement
dit, peut-on vraiment se permettre de louanger le travail en tant que
tel, sans se préoccuper de ce vers quoi ce travail peut tendre, et
donc des résultats d'un tel travail ?
Et
pour prendre un autre exemple, on ne pourrait sans doute faire
autrement que d'éprouver un sentiment d'admiration, ou au moins de
sympathie envers quelqu'un qui, dans un canot, se trouve à ramer
avec autant de force que d'entrain... Mais si l'on devait réaliser
qu'une telle personne ramait en fait dans le sens inverse du courant,
n'en viendrait-on pas à plutôt à conclure que cette dernière se
trouve surtout à gaspiller ses efforts plus qu'autre chose ?
Or,
dans le cas de quelqu'un qui parviendrait, plus ou moins
volontairement, à se mettre à dos à peu près tous les gens qui
auront pu travailler avec lui, ne pourrait-on pas conclure que ce
dernier ne fait justement guère mieux que de justement « ramer
dans le beurre », notamment dans la mesure où il ne
réussira ainsi qu'à s'attirer l'antipathie, sinon opposition de
ceux avec qui il n'aura pourtant pas le choix de continuer à
travailler dans le futur ?
Dans
un même ordre d'idées, on remarquera qu'il semble être devenu à
la mode, de nos jours, de louanger les dirigeants politiques qui ont
adopté un style de gestion plutôt « autoritaire »,
sinon « autocratique », que l'on pense seulement aux Jean
Tremblay et aux Régis Labeaume de ce monde.
Mais
encore là, quand on y pense, il faut reconnaître que s'il peut
s'avérer avantageux que les décisions importantes ne soient jamais
prises que par une seule personne, ce n'est qu'à condition que cette
personne fasse peu ou pas d'erreurs, car autrement, ne serait-on pas
plutôt à conclure que « deux têtes valent mieux qu'une »,
et que le travail d'équipe soit donc préférable au départ, comme
c'est normalement le cas ?
Or,
dans le cas de notre maire actuel, est-ce que l'on peut vraiment
prétendre que l'on se trouve à parler de quelqu'un qui justement
fasse peu ou pas d'erreurs ?
Et
si l'on admet que le maire Boucher fasse des erreurs au moins aussi
souvent, sinon plus souvent qu'il ne peut faire de « bons
coups » (et si l'on en doute encore, je recommanderais de
tout simplement relire les articles de ce Blogue), ne faut-il pas
alors admettre que sa propension à vouloir « tout décider
tout seul » ne peut en fait qu'empirer d'autant plus les
choses, puisque l'on est alors d'autant plus assurés que des erreurs
seront commises ?
Et
dans la mesure où l'on observe que notre maire a non seulement
tendance à accaparer tout le pouvoir et à vouloir décider de tout,
mais aussi à s'entêter dans ses erreurs, ne faut-il pas reconnaître
que son « entêtement », loin de toujours nous servir, se
trouve surtout à garantir que ses erreurs ne seront pas réparées,
du moins tant qu'il sera encore en poste ?
Pour
conclure cet article, ne faut-il pas avouer...
-
qu'il soit en effet avantageux d'avoir un maire travaillant.. mais
seulement à condition que celui-ci travaille à accomplir ce que
l'on voudrait vraiment voir accompli ?
-
qu'il soit en effet avantageux d'avoir un maire fonceur.. mais
seulement à condition que celui-ci se trouve à foncer dans la bonne
direction ?
-
qu'il soit en effet avantageux d'avoir un maire entêté.. mais
seulement à condition que celui-ci sache aussi reconnaître ses
erreurs ?
Et
finalement, ne faut-il pas avouer qu'il pourrait théoriquement
s'avérer utile d'être gouverné par quelqu'un qui « décide
de tout à lui tout seul », mais seulement à condition que
cette personne soit à toute fin pratique parfaite ?
Or,
si une personne était véritablement parfaite, chercherait-elle au
départ à « décider de tout à elle seule »,
justement ?
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