19/07/2013

Se mêler de ses affaires...

Comme j'ai pu le mentionner lors de l'article précédent, c'est désormais notre maire lui-même qui prend en charge la vente des terrains du Mont-Édouard.

Afin d'essayer de voir si cela peut être considéré comme étant normal, pourquoi ne pas comparer notre situation à celle de notre éternel compétiteur, soit bien sûr le Valinouët.

On peut ainsi constater que la municipalité de Falardeau se trouve à vendre des terrains à des promoteurs, qui développent ensuite ces terrains pour finalement les revendre aux particuliers...

À prime abord, la situation peut donc sembler similaire, en ce sens que dans les deux cas, c'est en fait la municipalité qui vend les terrains, qu'elle aura au départ racheté au gouvernement, dans la plupart des cas.

Mais bien évidemment, celui qui conclurait que les deux approches sont réellement comparables ferait ainsi abstraction d'une distinction on ne peut plus fondamental, soit qu'à Falardeau, la municipalité vend les terrains à des promoteurs, qui EUX les revendent aux particuliers !

Autrement dit, il semblerait qu'il y ait quand même une limite à ce qu'une municipalité peut faire comme elle-même, et c'est ce tendent d'ailleurs à démontrer tant le succès du Valinouët que l'état de léthargie dans laquelle est manifestement tombé le développement immobilier au Mont-Édouard (voir d'ailleurs l'article précédent).

Et au cas où l'on adhèrerait encore à cette notion selon laquelle tout pourrait ou devrait être pris en charge par les autorités publiques, et au cas où l'on douterait donc encore du fait qu'il faut, pour qu'une municipalité ou un État puisse fonctionner d'une façon moindrement décente, que cette municipalité ou cet État sache quand même laisser ne serait-ce qu'un peu de place au secteur privé, ne suffirait-il pas alors de simplement rouvrir les livres d'histoire et de constater à quel point tous les régimes communistes auront systématiquement fini par engendrer certains problèmes aussi insolubles que fondamentaux, qui auront d'ailleurs été essentiellement les mêmes dans tous les cas, et qui auront en fait mené soit à leur faillite de tels régimes, soit à leur transformation radicale ?

Un raisonnement similaire paraît d'ailleurs tout aussi bien s'appliquer à la question de déterminer à quel point une municipalité devrait chercher à intervenir dans les affaires internes d'une entreprise, et même d'une entreprise comme une station de ski, dont l'avenir s'avère bien sûr étroitement lié à celui de la municipalité en question...

En reprenant la comparaison avec le Valinouët, on pourrait là encore conclure à la hâte que les deux situations se ressemblent, dans la mesure où, dans les deux cas, la station est détenue par la municipalité, qui la remet ensuite entre les mains d'une entreprise quelconque sous la forme d'un « contrat de gestion »...

Sauf que si l'on regarde les choses d'un peu plus près, on peut constater qu'au Valinouët, beaucoup de latitude est laissé au C.A. de la station... En bout de ligne, c'est un peu comme si la municipalité reconnaissait ne pas avoir vraiment d'expertise à ce niveau, et se trouvait donc à dire : «  C'est votre affaire... pour le meilleur et pour le pire ! »...

À Falardeau, la municipalité ne semble donc pas vraiment se mêler des affaires du centre de ski, ni davantage lui verser des tonnes d'argent à chaque année... En d'autres termes, il apparaîtrait que là-bas, la montagne soit à toute fin pratique... autonome !

Quant au C.A. du Mont-Édouard, on sait que l'on peut y compter pas moins de 3 représentants de la municipalité... sans qu'aucun d'eux ne fasse pourtant de ski, étrangement !

Et pour conclure cet article en revenant plus spécifiquement au contexte anjeannois, pourquoi ne pas simplement se poser les quelques questions suivantes...

Pour qui chercherait justement à faire plafonner, ou en d'autres termes à faire « staller » le développement immobilier d'une municipalité, la meilleure marche à suivre ne serait-elle pas de veiller à asphyxier et à affamer le promoteur qui serait le plus à même d'effectuer tel développement, selon une logique qui s'avère dont tout ce qu'il y a de plus élémentaire ?

Et en ce sens, une municipalité n'aurait-elle pas tout intérêt à laisser le « privé » prendre en charge au moins certains secteurs de la vie économique, notamment en ce qui a trait au développement immobilier, ne serait-ce que pour sauver aux contribuables des coûts aussi majeurs que ceux associés à l'achat de terrains, sans parler de ceux reliés à leur développement ?

Autrement dit, pourquoi ne pas laisser le développement entre les mains de ceux qui sont justement les mieux placés, et surtout les mieux qualifiés pour le réaliser ?

Et se pourrait-il donc que, dans le cas d'une municipalité comme d'un individu, on puisse avoir réellement intérêt à savoir tout simplement se mêler de ses affaires ?

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